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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Matthias Pasquet & Élodie Marchand : Vestiges

Exposition du 5 juin au 6 juillet 2014

 

« La France reste attachée à la commémoration et le devoir de mémoire y revêt une valeur particulière. Ainsi, à côté de la fête nationale et des dates marquant la fin des deux guerres mondiales, certains anniversaires sont désormais célébrés : cérémonies officielles du 10 mai relatives à la mémoire des victimes de la traite et de l’esclavage, ou encore commémoration, le 16 juillet, de la rafle du Vel’ d’Hiv.
Nombreux sont les lieux de mémoire, notamment ceux liés à la Seconde guerre mondiale. Il existe pourtant d’autres lieux qui tendent vers une amnésie collective, qui sont totalement ou partiellement oubliés, qui n’ont en tout cas, aucune ou très peu de reconnaissance de l’État. La mémoire d’une nation est sélective.
Le 20 juin 1940, arrivent les premiers soldats allemands à Mulsanne, village situé en périphérie du Mans. Le 16 juillet 1940, des prisonniers de guerre français y sont internés. En 1942, les autorités allemandes laissent le site aux autorités civiles françaises. Sur demande du préfet, délégué du ministère de l’intérieur dans les territoires occupés, un camp d’internement de nomades y est créé. Le 8 juillet 1942, la population de personnes internées, regroupant des nomades ainsi que des juifs et des sans-abris, s’élève à 877. Le 3 août 1942, le camp de Mulsanne est évacué et les internés sont transférés vers d’autres camps. Le site est repris par les Français en septembre 1944, ils y internent des soldats allemands. En août 1947, le camp disparaît et l’Automobile club de l’ouest récupère son circuit. Mais pour des raisons économiques la course des 24 Heures du Mans ne reprendra qu’en juin 1949. En 1962, sur ce même lieu est construit le Golf des 24 Heures du Mans sous l’impulsion de l’Automobile club de l’ouest.
Ces événements se superposent dans le temps et dans l’espace.
Nous nous sommes intéressés aux constructions et aux aménagements liés à chacun des événements, comment un événement marque-t-il un territoire ? Comment un autre s’efface-t-il progressivement ? De quelle manière modifient-ils le paysage et la mémoire ?
Jérôme Weinhard, responsable du pôle juridique de la FNASAT (Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), fut notre guide et notre conseiller historique. Il nous signala, à proximité du circuit des 24 heures du Mans, la présence d’aires d’accueil, de grand passage et d’habitats adaptés pour les gens du voyage.
La seconde partie de ce travail interroge donc les différentes propositions faites par les collectivités territoriales pour l’accueil des gens du voyage.
Cette proximité entre les vestiges du camp d’internement de nomades et les différents aménagements d’accueil pour les gens du voyage nous interroge sur les résonances actuelles des événements passés. »
Élodie Marchand et Matthias Pasquet

Élodie Marchand est née le 23 août 1991 à Angers. Titulaire du baccalauréat STI Arts Appliqués, Élodie entame des études à l’école d’art de Rueil Malmaison et aux Beaux arts d’Angers où elle entreprend l’étude de divers médiums, peinture, sculpture, gravure, lithographie, sérigraphie et photographie. C’est ainsi qu’elle entre en 2012 à l’école des Gobelins, où elle finit actuellement sa deuxième année d’études en photographie (option post production).
Originaire de Vannes, en Bretagne, en 2008 Matthias Pasquet quitte cette région pour suivre trois années d’études en cinéma à Paris. Entré à l’école des Gobelins (option prise de vue), il est actuellement en dernière année d’études de photographie. Il travaille également en tant qu’assistant de plateau au Stella Studio et anime des activités photographiques pour les jeunes.

 

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Exposition réalisée en partenariat avec Photographie.com

 

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