Exposition du 5 juin au 6 juillet 2014
Ces lieux ne sont pas des ruines ou des vanités contemporaines. Un combat silencieux s’y joue.
Y entrer, c’est ressentir une certaine nostalgie : vestiges chargés d’âme et d’histoire, ils portent la trace des émotions, des rires, des souvenirs collectifs…
Mais derrière chacun de ces espaces résistant à l’effacement, on retrouve le même motif : une relation profonde tissée avec un homme –cinéaste se battant pour faire revivre un cinéma, projectionniste qui, amoureux de sa salle, en est devenu le gardien obstiné. Ils sont toujours là, veilleurs et lieux, dans l’attente d’une renaissance. Le temps et l’espace s’y suspendent : ce sont des interstices, des lieux
«entre-deux».
Entre deux statuts : pas totalement abandonnés, pas encore réhabilités. Entre deux temps : passé florissant et futur incertain. Entre deux affects aussi, une forme de mélancolie et un espoir têtu. Au Mali, le cinéma tenait un rôle central – art et infrastructure, loisir et ciment social. Mais le brusque retrait de l’État et l’absence d’un circuit cohérent ont abouti à ce paradoxe : les cinémas ferment tandis que le public se presse toujours plus dans les festivals et les projections éphémères. La demande est là, mais les salles disparaissent une à une. Certains pays d’Afrique n’en comptent plus aucune.
Suspendues dans un présent entre parenthèses, quelques-unes retiennent leur souffle. Le rêve de leurs veilleurs n’est pas passéiste, au contraire : ils imaginent des initiatives innovantes pour en refaire des lieux de rencontre et d’échange.
Dernières séances est un portrait de ces salles africaines réduites au silence et de ceux qui, projectionnistes sans bobines ou réalisateurs privés de cinémas, tentent de les préserver, car ils savent que si les hommes construisent les espaces, certains espaces peuvent, eux aussi, contribuer à la construction de l’humain.
Béryl Chanteux
Après un bref passage en école d’art, Cécile Burban a travaillé quelques années dans la distribution cinématographique tout en poursuivant ses propres recherches en dessin et photographie. Elle décide ensuite de s’y consacrer entièrement. Elle assiste Jean Larivière et adopte la photographie comme premier moyen d’expression. S’ensuivent d’autres collaborations, notamment avec le portraitiste Xavier Lambours. En 2010, elle commence ses propres travaux.
Photographe autodidacte indépendante, elle poursuit à la fois projets documentaires et commandes. Ses images ont fait l’objet de publications en France et à l’étranger.
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Exposition réalisée en partenariat avec Photographie.com