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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Tables rondes : Quel futur pour les organismes culturels de photographie ?

Quel futur pour les organismes culturels de photographie ?

 

« Qui est le prochain qui va fermer ? » c’est la question que se posait nos intervenants de cette deuxième table ronde qui s’est déroulée le 8 octobre dernier à Lille, à la Maison de la Photographie. Au-delà de la situation même des photographes, c’est tout un écosystème qui est touché et les lieux culturels en font parties. Petit tour d’horizon, avec nos intervenants venus des quatre coins de la France.

 

Après la situation des photographes, nous nous sommes intéressés aux organismes culturels qui luttent pour leur survie comme Jean-Marc Lacabe, directeur du Château d’eau de Toulouse. Depuis 45 ans cette galerie municipale offre un formidable écrin à la création photographique. Cependant l’un des lieux les plus emblématiques s’inquiète de son avenir face à la décision municipale de gérer la galerie en régie directe.

«Pour tenir sans financements durables, il faut augmenter le prix d’entrée. Fin 2017, la Mairie a décidé d’ouvrir la gestion du lieu à la concurrence… sans dialoguer avec l’équipe. Une décision anxiogène et injuste. Aujourd’hui, la municipalité a opté pour une régie directe avec la reprise de tous les salariés, comme prévu dans la loi.»

Au tour d’Olivier Spillebout, directeur de la Maison Photo à Lille, de subir la suppression de ses subventions par la Mairie. Les raisons à cela ? Son désaccord face à l’ouverture de l’Institut de la Photographie à Lille et pour avoir dénoncé les aberrations d’un projet aux contours flous mettant à l’écart les structures locales existantes.»

«Ce qui me sidère, c’est qu’on a des lieux extraordinaires, des outils formidables… dont les pouvoirs politiques ne s’aperçoivent pas, préférant créer ex nihilo des structures massives aux fonds illimités. Quid des associations sans argent, mais qui ont une histoire ?»

Même punition pour Christophe Laloi, directeur du festival Voies Off, qui accuse des coupes drastiques dans le budget d’un festival qui lutte pour sa survie depuis 25 ans. Mais sans baisser les bras, il nous annonce un projet d’envergure pour les 25 ans du festival avec l’ouverture d’un lieu consacré aux photographes dans les anciens locaux de l’Ecole nationale de la Photographie.

«La vie politique française est ainsi faite que ce sont des assemblées d’élus qui ont la liberté absolue de choix. On peut tout perdre. Le temps où le budget reposait à 50% sur les collectivités, le reste en autofinancement (un principe de « responsabilité et de liberté ») est loin. Fonds privés, évènementiel, actions de médiation dans les quartiers, il faut mener un « travail de niche (qui) épuise. On fédère, tout marche, et (pourtant) on se demande quand on va fermer. La ville d’Arles vient de décider de loger Voies Off : une économie de loyer qui redonne de l’air à l’association.»

Nous avons reçu également l’architecte frichier, Matthieu Poitevin, qui refuse de raser un paysage, ni un patrimoine industriel ou culturel dans le but de « continuer la ville plutôt que de la recommencer ». Un plaidoyer pour le temps long là aussi, pour un investissement durable de la puissance publique dans la culture en particulier dans les quartiers défavorisés… Plus long, en tous cas, que le mandat d’un élu politique.

>>> RETROUVEZ LE PODCAST DE LA PREMIÈRE TABLE RONDE SUR LE THÈME “FINANCE, SANTÉ, PARITÉ : QUELLE SITUATION AUJOURD’HUI POUR LES PHOTOGRAPHES ?”.

 

Débat et Table Ronde en partenariat avec 9 Lives Magazine