Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Tables rondes : Finance, Santé, Parité : quelle situation aujourd’hui pour les photographes ?

Finance, Santé, Parité : quelle situation aujourd’hui pour les photographes ?

« On va où avec la photographie française ? » Une question entendue le 8 octobre dernier à Lille, à la Maison de la Photographie, une association installée depuis 1997 dans un quartier populaire de la ville. Parce que les images restent, plus que jamais, « un outil pour comprendre le monde », ils étaient nombreux ce soir là – photographes, agents, responsables d’associations, et même un architecte – pour esquisser les pistes d’une photographie « durable ». En pleine Semaine de la santé des artistes, deux tables rondes ont été organisées le mardi 8 octobre pour tenter de stopper l’asphyxie.

Pour cette première table ronde, nous avons reçu Frédérique Founès, directrice de la maison de photographes Signatures et Présidente du CLAP (Comité de liaison et d’action pour la photographie). Des tarifs de piges de plus en plus bas, des délais de paiement de plus en plus longs, et une impunité à imposer aux photographes la gratuité dans les publications et dans les expositions nous précipitent à ce point de non-retour. La profession tire la sonnette d’alarme, et c’est ainsi qu’est né le mouvement #PayeTaPhoto, officialisé par la suite sous la forme de cette nouvelle organisation du CLAP rassemblant agences, collectifs et photographes…

«Avec le numérique et la vente de packs d’image, le prix des archives a dégringolé. Des journaux aux agences de communication, jusqu’aux entreprises, tout le monde veut publier sans payer. Nous devons défendre la notion d’auteur et nous devons jouer un vrai rôle d’information, il y a urgence !»

L’état financier des photographes est préoccupant, mais qu’en est-il de leur santé ? Quelle couverture sociale ont-ils et comment fonctionnent leurs cotisations retraite ? Ce sont les questions auxquelles a répondu notre seconde intervenante Irène Jonas, sociologue et photographe, suite à une étude* menée en collaboration avec les sociétés d’auteurs la SAIF et la SCAM.

«La santé des photojournalistes est un métier où le statut d’indépendant a pris le pas sur le salariat. L’arrêt maladie, c’est l’enfer du photographe !» 

Aujourd’hui, si être photographe est difficile, être une femme photographe l’est encore plus. Car la photographie n’échappe pas à la règle du patriarcat, bien au contraire. Moins visibles, peu exposées, rarement primées et moins bien payées, les femmes photographes subissent depuis des décennies une invisibilisation qu’il faut combattre. Parmi les militantes, nous avons reçu Marie Docher, photographe et réalisatrice. À travers son blog Atlantes & Cariatides, elle a été l’une des premières à pointer du doigt les institutions et autres organisations sur le manque de présence des femmes photographes dans leur programmation. Avec la création du collectif La Part des Femmes, elle interpelle les décideurs pour combattre cette tendance à oublier les femmes en photographie. Elle évoque leurs actions, leurs déceptions, mais aussi leurs victoires.

«Même si « ouvrir sa bouche face à des gens qui ont du pouvoir, c’est toujours difficile. En pointant du doigt les sex-ratios dans les expositions et les remises de prix j’ai fait d’un problème, un objet. C’est après une tribune publiée dans Libération en 2018 que les lignes ont bougé…»

*L’Etude sur la santé des photographes est consultable à cette adresse :
http://saif.fr/site/assets/files/60306/crise_du_photojournalisme_et_sante_des_photographes.pdf

>>> RETROUVEZ LE PODCAST DE LA SECONDE TABLE RONDE CONSACRÉE AUX ORGANISMES CULTURELS DE PHOTOGRAPHIE EN DANGER.

Débat et Table Ronde en partenariat avec 9 Lives Magazine