Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Thomas Vanden Driessche : Strangely Dampremy

Exposition du mercredi 8 avril au dimanche 10 mai 2015

 

Blotti entre trois terrils, un immense cimetière et l’usine sidérurgique du groupe Carsid, Dampremy a des allures de décor de cinéma. Une tragédie économique s’y joue depuis des dizaines d’années : le lent déclin de l’industrie minière puis la mort de l’industrie de l’acier ont laissé des centaines de personnes sans emploi.
Ce petit quartier de Charleroi (sept mille habitants) a rapidement décliné et quelques faits divers sordides ont terni pour des décennies la réputation des lieux. La population locale, très métissée par les vagues d’immigration successives, refuse cette image faussée et sombre. Après avoir été pendant des dizaines d’années une commune de passage, Dampremy est progressivement réinvesti par ses habitants. Les initiatives citoyennes se multiplient, la vie culturelle, sociale et folklorique se développe rapidement. Ici, c’est un peu le Sud : dès le premier rayon de soleil, tout le monde est sur le pas de sa porte et salue avec respect son voisin ou le passant inconnu. La force visuelle des lieux et le caractère trempé de ses habitants construisent des scènes touchantes, étranges et surréalistes à la fois.
En 2011, je m’y suis rendu pour la première fois dans le cadre d’une commande d’une demi-journée pour un quotidien belge. L’atmosphère très particulière des lieux m’a poursuivi pendant de longues semaines. J’ai rapidement décidé de rendre hommage à cet endroit et à ces habitants pour essayer de composer  – en partant de cet exemple précis – une histoire plus globale de l’impact de la crise économique au début du XXIe siècle en Europe.
Cette volonté de dépasser le cas particulier se concrétise par une approche narrative inspirée de la tragédie classique, respectant le principe d’unité de lieu, de temps et d’intrigue. Toutes les photos faites dans ce cadre sont placées avec minutie sur des vues panoramiques de Dampremy prises depuis les trois terrils qui l’encerclent. L’unité de temps est celle d’une année fictive, rythmée par le cycle des saisons. L’unité d’intrigue, à savoir le passage de la prospérité à l’adversité, dévoile la manière dont les êtres humains tentent de garder leur dignité.
Enfin, cette série photographique est une partie d’un ensemble plus large consacré à Charleroi. Celui-ci pourrait être diffusé sous forme de livre et s’inscrire sur le territoire de Dampremy par le biais d’un affichage public sur les immenses murs, délimitant le long du canal, le site sidérurgique du groupe Carsid, fermé depuis plus de deux ans.

Thomas Vanden Driessche

Né en 1979 à Louvain, Thomas Vanden Driessche vit et travaille à Bruxelles. Diplômé en journalisme et management humanitaire, il a participé à de nombreux programmes des Nations Unies pour le développement au Maroc, pour la Croix-Rouge de Belgique et pour la Délégation du Comité international de la Croix-Rouge auprès de l’Union Européenne et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.
Actuellement photographe en freelance, membre du collectif Out of Focus et de l’agence Picturetank, Thomas Vanden Driessche a reçu plusieurs prix de prestige: le prix Parole photographique en 2009, quatre prix au PX3 Paris Photo en 2010 et la mention « coup de cœur » de l’Association Nationale des Iconographes lors de la 23ème édition du festival Visa pour l’Image. Son travail photographique décrypte entre humour et distanciation sociologique, les questions de représentation à travers la saisie d’événements tels que processions religieuses ou mariages, photographiés en Inde, en Belgique, au Vietnam.
En 2014, le jury de la Bourse du Talent #60 Paysage honore par un coup de cœur la qualité de son travail et son investissement.

 

 

En savoir plus

 

 

Exposition réalisée en partenariat avec Photographie.com

 

 

En savoir plus

 

Retrouvez toutes les séries associées de cette exposition collective

 

Written by