Exposition du mercredi 8 avril au dimanche 10 mai 2015
J’ai accompagné durant six mois les fouilles réalisées sur le site de l’opération d’archéologie préventive dénommée « Zac du quartier de l’Ecole Polytechnique – bassin de rétention n° 2 » à Palaiseau . J’ai ensuite suivi les post-fouilles effectuées dans un service de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) à Pantin.
L’archéologue est à la recherche de l’objet, de la trace d’une époque révolue ; il creuse, dessine, photographie, archive et publie. Son travail représente les prémices de l’investigation historique.
Le travail de fouilles et de post-fouilles est placé dans une temporalité flottante et incertaine. C’est un écart troublant entre deux époques : un vertigineux bond d’une vingtaine de siècles sépare le présent de la fouille et l’objet d’étude. Nous avons alors affaire à des objets fantômes, oubliés pendant un temps, appartenant au passé et qui réapparaissent. Une trop grande distance temporelle nous sépare de ces objets insaisissables ! Comment les archéologues, par leur rigueur scientifique, peuvent-ils les appréhender?
Novice en archéologie, je me suis parfois perdu à photographier autant les sujets d’études que les outils nécessaires à celle-ci. Mon projet a alors dérivé vers un témoignage sur les méthodes archéologiques. Dans une collision spatio-temporelle, comme un revers, ce saut dans le passé me projetait vers le futur, avec pour sentiment latent la vanité de toute entreprise humaine.
Matthias Pasquet
Né en 1989, Matthias Pasquet est diplômé de l’École supérieure d’études cinématographiques de Paris. Il a été assistant de plateau au sein du Stella Studio avant de poursuivre un cursus à l’Ecole de l’image des Gobelins à Paris.
Ses séries photographiques témoignent de cette filiation avec le cinéma, aussi bien dans le choix des éclairages, des constructions séquencées que dans l’intérêt porté à l’envers du décor et au sentiment de temps suspendu, d’attente, caractéristique des tournages.
En 2013, il a reçu la mention spéciale de la Bourse du Talent #56 Paysage pour « Vestiges », série sur la manière dont les événements historiques façonnent la mémoire et le territoire d’une nation. Ce travail réalisé en collaboration avec Elodie Marchand a été exposé à la Bibliothèque nationale de France et à la Maison de la photographie de Lille. Le jury de la Bourse du Talent #60 Paysage, fasciné notamment par l’aspect terreux, mat et le mystère des tirages d’«Opération d’archéologie préventive» l’a nommé lauréat 2014.
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Exposition réalisée en partenariat avec Photographie.com
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