A Lille, sept expositions et une série d’événements en préfiguration d’un Institut pour la Photographie.
Lors des Rencontres d’Arles en 2017, Xavier Bertrand, le Président du conseil régional des Hauts de France et Martine Aubry, maire socialiste de Lille, étaient venus annoncer la création imminente à Lille d’un Institut pour la Photographie. D’emblée, cela a suscité bien des inquiétudes et des critiques de la part des institutions de la région dédiées au médium.
Vitriol
En effet, Lille a déjà une Maison de la Photographie créée en 1997 sur la lancée du festival des Transphotographiques. Un peu plus au sud, dans l’Oise, diaphane, « le pôle photographique en Hauts de France » créé en 1991, anime deux autres festivals aujourd’hui bien implantés, à savoir Les Photaumnales et la biennale Usimages. Enfin, le Centre Régional de la photographie 5CRP), fondé par Pierre Devin à Douchy-les-Mines en 1982, a récemment reçu le label de « Centre d’art contemporain d’interêt national ».
Néanmoins, le 11 octobre passé, L’Institut pour la Photo ouvrait ses portes dans le Vieux Lille avec sept expositions sur la thématique du quotidien et un programme d’événements pour l’automne.
Au grand dam d’Olivier Spillebout, le directeur de la Maison de la Photographie, qui dans une lettre ouverte au vitriol reproche l’asphyxie de sa structure au profit de celle de Xavier Bertrand. Il pointe particulièrement le fait que l’Institut présenté au départ comme complémentaire des autres institutions, n’est en fait qu’un copié-collé du festival d’Arles, « En vous offrant Arles, vous achetez au prix fort sa renommée, sa direction artistique, ses expos, ses animations culturelles, que vous venez plaquer dans la ville-centre de la Région, déjà sur dotée en équipement culturels… », dénonce-t-il.
…Gageons que cette polémique régionale française d’ordre politique et aux griefs d’ordre économique n’est pas près de s’éteindre…
Jean-Marc Bodson pour La Libre Belgique
