Les Transphotos, pas assez bien pour la mairie, privées de Tripo
Peut-on dissocier le festival des Transphotographiques et sa structure porteuse, la Maison de la photo ? Les collectivités semblent le penser, qui viennent d’apporter soutien au premier mais pas à la seconde. Un calcul erroné, selon les administrateurs. « Les Trans ne se feront pas sans la Maison. On demande aux collectivités d’aider d’abord la Maison de la photo et ses salariés, qui font vivre la structure toute l’année. » Elle a dû mettre fin au contrat de cinq de ses dix salariés. Et se demande comment dès lors organiser convenablement les Transphotos.
Qu’il est loin, le temps où ce temps fort culturel, solidement soutenu par des fonds publics, attirait des dizaines de milliers de visiteurs. Si l’événement devrait, cette année, pouvoir compter sur 120 000 € apportés à parité par la MEL, le Département, la Région et la ville, les portes du Tripostal sont bien parties pour lui rester fermées. Une décision de la mairie, pour qui le festival n’est pas au niveau de l’équipement municipal, pré carré de la puissante association Lille3000, et dont le programme est jugé réchauffé. Critique déjà émise en 2016 contre l’expo Capa, étrennée à Tours. « Donc, il ne faut plus montrer à l’opéra de Lille des opéras produits ailleurs, ni accueillir les œuvres du centre Pompidou au TriPostal ? », ironise Patrick Roussiès.
La mairie propose le Palais Rameau
Pour les Trans 2018, la mairie propose le Palais Rameau, lieu excentré et moins adapté. Le festival souhaite notamment présenter « La photographie française existe, je l’ai rencontrée », dernière grande expo de Jean-Luc Monterosso à la Maison européenne de la photographie de Paris, « Daho l’aime pop ! » autour du travail méconnu du chanteur, et les jeunes pousses de la Bourse du talent. Il ne reste plus à l’association qu’à survivre jusque-là.