L’Humanité : Objectifs Nord(s), expos à gogo
Pour le 10e anniversaire du festival Transphotographiques, plus de 50 expositions sont proposées, en entrée libre, jusqu’au 26 juin, dans la métropole lilloise.
Le festival Transphotographiques, qui se déroule à Lille et dans sa région, s’est donné comme thème « Nord(s) ». Son directeur. Olivier Spillebout, ses commissaires Françoise Paviot et Gabriel Bauret ont choisi de laisser s’exprimer, via des soirées rétrospectives, un magazine, des stages et rencontres avec les artistes, une pluralité de points de vue, de sensibilités, d’époques. Un éclairage particulier est porté sur l’invité d’honneur. l’Italien Gabriele Basilico qui, spécialiste de la ville et du paysage industriel, a dressé en 1984 et 1985, dans le cadre de la mission de la Délégation à l’aménagement du territoire (Datar), un état des lieux de la côte, entre Dunkerque et Le Tréport, à la chambre grand format. Le Nord est une région riche en fonds photographiques anciens, souvent prestigieux. Certains d’entre eux ont marqué l’imaginaire, constitué une mémoire collective, développé un langage des représentations. C’est le cas du fonds Pasquero, dont une partie est montrée, fondée sur les ressources industrielles. C’est aussi le cas du fonds Lefebvre dont les images de la rivière la Deûle ont été rapprochées de celles de Jean Marquis, grand photographe nordiste des années cinquante, passionné de culture ouvrière comme Jean-Philippe Charbonnier, auteur attachant connu pour son travail sur les mineurs. La photographie contemporaine est aussi mise en majesté. Il est intéressant de revisiter les projets de création menés dans la région avec Florence Chevallier, Jacqueline Salmon, Anne-Marie Filaire, Bogdan Konopka, Jean-Christophe Béchet, Patrick Tourneboeuf. Jùrgen Nefzger…
L’ouverture d’un nouveau lieu est toujours une fête. A Foncquevilliers. au sud d’Arras, une fabrique de bière à l’abandon est devenue un espace d’art contemporain grâce à Véronique Damagnez. longtemps directrice photo chez Vogue. L’exposition » Passés (re)composés » permet à Marie Amar, Nicolas Bluche et Nicolas Kowalski de réinterpréter la spécificité architecturale de ce lieu de mémoire et d’émotions.
M. J. pour L’Humanité du 16 juin 2011
Toucher terre, de Florence Chevallier