Le corps du déclic
Portrait d’Olivier Spillebout, Directeur du festival Transphotographiques
Le bébé a cinq ans cette année, et il promet. Olivier Spillebout, heureux papa et actuel directeur du festival Transphotographiques*, en a toutefois confié la programmation à un commissaire général en 2004. « C’était trop de travail. Et puis nommer un commissaire général extérieur a fait prendre une autre dimension au festival. » Après Jean-Luc Monterosso l’an dernier, c’est Anne de Mondenard qui s’en occupe cette année. Un changement d’envergure qui a installé le festival, créé en 2000, dans le quartet des grands festivals français de la photographie, avec ceux de Perpignan, Arles, et le Mois de la photo à Paris. Pour autant, et contrairement à certains bruits qui courrent en ville, Olivier Spillebout, 36 ans, ne se voit pas encore « arrivé ». « Nous sommes à mi-chemin », commente celui qui confie sans gêne n’avoir jamais été photographe professionnel. « Le festival n’est pas stabilisé, tous les ans l’incertitude pèse. » Le succès d’audience du festival ne va d’ailleurs pas sans faire grincer quelques dents. On accuse son créateur de parisianisme (« In et Off confondus, les Transphotos accueillent 50 % d’artistes régionaux », réplique-t-il ), on le soupçonne de se faire instrumentaliser (« Martine Aubry nous a vraiment soutenu, il n’y a pas lieu de s’en cacher »). « Les critiques sont inévitables », commente l’intéressé, concédant « qu’une critique de mauvaise foi peut en gâcher neuf excellentes ». « Je ne viens pas du sérail classique des gens de culture », avoue Olivier Spillebout, dont le premier métier, éducateur sportif, se rapproche plutôt de la culture physique (il était président du club de fitness d’Haubourdin à 18 ans). Deux passions qui ont tout de même un joli point commun, le corps : « En photo, j’aime les sujets humains, la mode, le nu. » La photo, il la pratique moins aujourd’hui. « Et pourtant le festival me donne davantage d’envies… » Et s’il n’est pas question de quitter la direction des Transphotos, Olivier Spillebout a déjà un autre projet en tête : « Une maison permanente de la photo dans la région, où l’on pourrait consacrer plus d’attention à l’artiste exposé. »