Trois questions à…
Olivier Spillebout, président fondateur du festival des Transphotographiques
« Nous ne sommes pas encore sur des rails »
En trois ans d’existence, le festival des Transphotographiques s’est fait un nom à Lille et dans la région. Après une troisième édition (du 15 mai au 15 juin der-nier) parrainée par Peter Lindbergh, Olivier Spillebout dresse un bilan de cette année et dévoile quelques perspectives pour la suite.
Quel regard portez-vous sur la troisième édition des Transphotographiques ?
« Quelques motifs de satisfaction tout d’abord. La fréquentation a une nouvelle fois été très encourageante. Trente-trois mille visiteurs aux Palais des Beaux-Arts pour l’expo Lindbergh par exemple, une fréquentation en hausse des vernissages et quelques épisodes chaleureux, comme le barbecue sur la plage à Calais, ou François-Marie Banier ovationné dans la crypte de la cathédrale de la Treille… Enfin, l’accessibilité, la gratuité, ces principes ont pu continuer de s’appliquer, et je souhaite qu’il en soit ainsi à l’avenir. En interne toutefois, notre petite équipe s’est sentie débordée à plusieurs reprises, notamment en raison du trop grand nombre de lieux d’exposition : quarante à travers toute la région et en Belgique, c’est énorme à gérer. Horaires d’ouverture, signalétique extérieure, accrochage des oeuvres… Nous insisterons davantage sur ces aspects lors des prochaines éditions. »
L’année prochaine, Lille 2004…
« Et une augmentation de budget ! Ce qui signifie, entre autres, la venue d’un di-recteur artistique, Jean-Luc Monterrosso, directeur de la Maison européenne de la Photographie et créateur du Mois de la Photo. C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis 2 ans et que Lille 2004 a rendu possible. Le programme officiel sera par ailleurs réduit, pour des raisons de cohérence et de qualité d’organisation, et centré sur un thème : la transformation. Mais à côté, le off, que je dirigerai, va monter en puissance.
Enfin, quelques noms prestigieux du cru 2004: William Klein parrainera le festival avec une expo créée spécialement pour les Transphotographiques, Raymond Depardon, Sebastiao Salgado, Bettina Rheims, Martin Parr… Toujours, bien sûr, dans des lieux emblématiques. » Quelle visibilité au delà de 2004 ? « L’augmentation des subventions par les collectivités, la présence de Daniel Percheron et de Jean-Michel Stievenard lors des vernissages laisse augurer que l’événement est en voie de pérennisation. Même si, c’est vrai, nous ne sommes pas encore sur des rails. »
Samuel Lieven
Voix du Nord du 12 juillet 2003