La Maison de la photographie, sous haute pression depuis le désengagement de la mairie, active ses réseaux. Dans une tribune-pétition, plus de 70 photographes, commissaires d’expo, amateurs d’art, professionnels du commerce ou du tourisme, prennent position pour l’association, et prennent à témoin les financeurs publics.
Après la mise au point solennelle du conseil d’administration, place au soutien public. La Maison de la photo n’a plus, pour l’heure, de financeurs publics, mais il lui reste de l’énergie et un carnet d’adresses. Dans une tribune envoyée aux rédactions, 75 (en fait 74 en raison d’un doublon) personnalités apportent leur soutien à la structure fivoise, sous le mot d’ordre « La Maison de la photographie est une chance pour Lille. Sauvons-la ! »
« Nous, photographes, artistes, commissaires d’exposition, professionnels, amateurs éclairés ou simples amoureux de l’art, voulons ensemble interpeller les décideurs publics sur le rôle de ce lieu culturel vivant au cœur de Lille », proclame le texte. La Maison de la photo est une « chance », énumèrent les signataires, à la fois pour les artistes, pour le grand public, pour les publics éloignés de la culture, pour la vie d’un quartier populaire, pour le rayonnement de la Région, de la Métropole européenne de Lille et la ville de Lille. « Nous demandons donc, appuie la tribune, aux décideurs publics du territoire d’organiser le sauvetage du projet, et de mettre les moyens nécessaires à son existence et même à son développement. »
Photographes, chefs d’entreprise, galeristes et personnalités
Les premiers signataires du texte sont Jean-Luc Monterosso, le directeur de la Maison européenne de la photographie à Paris, et Georges Vercheval, le fondateur du Musée de la photographie de Charleroi, deux partenaires traditionnels de la Maison. Le conseil d’administration figure en bonne place, à commencer par le président Patrick Roussiès, aussi président de la Scène nationale du Phénix à Valenciennes, et le vice-président Pierre Coursières, PDG du groupe Furet du Nord. Plus de vingt-cinq photographes apposent leur paraphe au document.
Mais les réseaux de la Maison s’étendent plus loin. On retrouve, parmi ses soutiens, des chefs d’entreprise comme la patronne du groupe Doublet Gaëlle Colaert Doublet, des galeristes comme Luc Hossepied (La Plus Petite Galerie du monde à Roubaix) ou Véronique Dalle (La Collégiale à Lille), des professionnels du tourisme comme le président de l’UMIH Lille Métropole Gérard De Porteer ou le directeur de l’office de tourisme de Lille Bruno Goval, ou encore une personnalité publique comme l’ancien maire de Villeneuve-d’Ascq et homme de culture Jean-Michel Stiévenard. Et même une représentante de commerçants lillois, Hélène Natier, la présidente de la Ficomel, bête noire de Martine Aubry au côté de qui Violette Spillebout, l’épouse du directeur de la Maison de la photo Olivier Spillebout, avait fait une apparition remarquée au conseil municipal de janvier.
Que son message soit entendu ou pas, l’opération a d’ores et déjà atteint un objectif : montrer à qui de droit que l’association n’est ni seule, ni dénuée de capacité de mobilisation.