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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Nord Éclair : Les yeux de la « Voix » s’exposent

Les yeux de la « Voix » s’exposent

Ils racontent l’actualité de la région par l’image : les photographes de notre confrère la Voix du Nord ont choisi d’exposer 24 clichés qui leur tiennent à coeur à la Vieille Bourse. À découvrir jusqu’au 26 juin.

Au milieu du quotidien, il y a ces photos qui resteront dans l’Histoire ». Ces clichés dont parle Jean-Michel Stievenard, le vice-président des Transphotographiques, pourraient être ceux d’un joueur. du LOSC qui exulte après avoir trouvé le chemin des filets. Ou bien l’acclamation du député Patrick Roy, lors de son retour triomphal à l’assemblée. Ou bien le simple regard d’un sans-abri croisé lors d’une nuit que l’on devine glaciale. Quelques exemples parmi les 24 clichés des photo-journalistes de la Voix du Nord qui tapissent les colonnes de la Vieille Bourse. Une exposition qui témoigne du travail au quotidien de ces dix-sept hommes et femmes qui composent l’équipe photo du journal.

« L’instant décisif »

Un travail réalisé « dans des conditions difficiles, juge Jacques Hardoin, le directeur général du groupe Voix du Nord. Il faut occuper sa place, c’est de plus en plus compliqué. Les artistes n’aiment être pas photographiés au-delà de la première chanson, les hommes politiques veulent qu’on utilise les visuels de leur service communication,  les chefs d’entreprise refusent souvent d’être pris en photos… C’est difficile. » Et ce n’est pas Patrick Delcroix, responsable du service photo du quotidien, qui dira le contraire. « C’est évident qu’il est beaucoup plus difficile de travailler aujourd’hui, on a parfois l’impression d’être téléguidé, dit-il. Par exemple, l’entourage des politiques fait de véritables mises en scène pour qu’on les photographie. » Patrick Delcroix concède que « l’on a de plus en plus de mal à les éviter ». Le photographe doit donc faire appel à sa meilleure arme. L’appareil ? Non, « le regard », martèle le photographe. « Lorsqu’on croise les gens, ils nous disent souvent que l’on a de bons appareils, mais ça, c’est presque secondaire. L’important c’est d’observer, c’est d’avoir cette sensibilité qui permettre de sortir la bonne photo. » Il faut donc savoir être patient, et surtout réactif. Saisir le bon moment. « Parfois, une seconde avant c’est pas bon, et une seconde après c’est mauvais, ajoute-t-il. Il faut savoir saisir « l’instant décisif’, comme disait Cartier-Bresson. » Cet instant qui permettra à une photo d’entrer dans l’histoire. •

Morad Belkadi 

Nord Éclair du 2 juin 2011

Chaque année, ce sont 50 000 photographies qui sont publiées dans le quotidien régional.