TRANSPHOTOGRAPHIQUES
« La Vérité », illustrée par François-Marie Banier
« La Vérité » une série de photos que l’on doit à François-Marie Banier et qui ont investi l’église Saint-Maurice de Lille, dans le cadre des Transphotographiques.
Jean-Pierre Jeunet lui a offert, en 1995, son plus beau rôle au cinéma, celui de Krank, drôle de voleur, dans La Cité des enfants perdus : les années 70 lui ont, elles, permis de participer à l’aventure d’une des plus belles séries télé de l’époque : Chéri Bibi… Lui, c’est Daniel Emilfork, un acteur singulier, aussi à l’aise devant la caméra de Fellini (Casanova) que dans le loufoque Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ.
Difficile d’oublier ce visage, encore plus depuis qu’il trône sur le parvis Saint-Maurice. Dans le cadre des Transphotographiques, François-Marie Banier lui rend un bel hommage. Le romancier, dramaturge et photographe, livre, à l’intérieur de l’église lilloise, une étonnante série de portraits de l’ acteur décédé l’an dernier. Il a su saisir tellement d’expressions différentes qu’on a presque l’impression, si l’image pouvait remplacer les mots, de lire sa biographie. Il est tantôt inquiétant, tantôt inquiet il capte le regard ou fait mine de fuir l’objectif. Quand le médecin pose son stéthoscope sur un coeur qui bat, le photographe a su, lui, arrêter le temps sur un moment palpitant. Sur un coin de l’exposition, François-Marie Banier livre au public quelques-unes de ses réflexions « Le seul espoir qu’il nous reste en ces temps tourmentés est de dire et d’entendre la vérité. La photographie est l’art immédiat qui permet de la montrer, de voir l’être humain chatoyant, âpre, dur ou comique, tel qu’il se donne, se montre une fois, une fois seulement sur terre, sachant qu’il n’a pas qu’une vérité. » La vérité n’est pas ailleurs. elle est bien là. A voir absolument.
« La Vérité», à l’église Saint-Maurice de Lille, dans le cadre des Transphotographiques, jusqu’au 17 juin. Entrée libre.