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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Le Figaro : Flash sur les métamorphoses

Flash sur les métamorphoses

William Klein a proposé 25 groupes représentatifs de la société locale, des portraits plus ou moins figés et stéréotypés selon les gens.

Certains lieux offrent une résonance toute parti-culière aux oeuvres qu’ils accueillent. L’hospice Comtesse à Lille est de ceux-là, qui abrite actuelle-ment des dizaines de photographies illustrant les métamorphoses du corps. Signés Avedon, Saudek, Mapplethorpe, Journiac, Belin, Orlan ou Sherman, ces clichés appartiennent à la collection de la Maison européenne de la photographie (MEP) qui les présente dans le cadre du festival des «Transphotographiques ». Cette première exposition montre comment la transformation du corps a toujours fasciné les artistes, de Nicolas Nixon qui photographia chaque an-née entre 1975 et 1995 les soeurs Brown à Michel Journiac adepte doué et féroce des autométamorphoses en passant par Richard Avedon qui fixe les ravages impitoyables de la maladie sur le visage de son père. La sélection de ce festival, faite cette année par Jean-Luc Monterosso, le directeur de la MEP, multiplie les points de vue dans plusieurs lieux de Lille et des villes environnantes dont certaines de l’autre côté de la frontière. L’église lilloise Saint-Maurice accueille les célèbres photographies de Sebastiao Salgado, tirées de son ouvrage La Main de l’homme, hommage aux travailleurs ; l’abbaye de Groeninge à Courtrai ouvre ses portes aux Modem loyers de Bettina Rheims, images qui bousculent les codes de représentation sexuelle des jeunes hommes et femmes ; à Lille, le palais Rihour expose le travail réalisé par William Klein dans le cadre d’une commande du festival. L’homme a représenté 25 groupes représentatifs de la société locale, des portraits plus ou moins figés et stéréotypés selon les groupes. Les transformations se sont aussi celles opérées sur l’environnement : des installations in situ de Georges Rousse à la Maison de la photographie à Lille et à l’hôpital du Hainault de Valenciennes, les photographies des grands lieux parisiens boule-versés par Bogdan Konopka ou les images volées aux chantiers de monuments prestigieux exposées au Palais des beaux-arts. Et, pour la première fois, le festival inaugure une programmation off, plus informelle, plus libre, qui investit les galeries françaises et belges et va se nicher jusque sur les ca-bines de la plage de Calais qui offrent d’insolites cimaises au joli travail de François Van Heem.

Françoise d’Argent

Le Figaro du 30 juin 2004

 

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.