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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Voix du Nord : Transformations photographiques

Transformations photographiques

La quatrième édition des Transphotographiques affiche 51 expositions autour de William Klein, Georges Rousse ou Bettina Rheims

ARLES au sud et Lille au nord pourraient bien devenir la nouvelle pré-figuration du paysage des festivals photographiques majeurs dans le pays. Le chauvinisme est peut-être facile mais ces Transphotographiques prennent par l’ampleur de leur quatrième édition un visage radicalement nouveau.

Six villes de la région

Qu’y a-t-il de neuf ? Les « Transphotos » s’annoncent du 15 mai au 15 juin dans six villes de la région et une de la Belgique voisine. Si 80 % du programme se réalise à Lille, l’événement touche aussi Arras, Calais, Courtrai (B), Croix, Nœux-les-Mines et Valenciennes. Côté finances, le conseil régional est toujours le premier contributeur à une manifestation dont le budget global est estimé à plus de 305 000 € mais l’apport de Lille 2004 permet de concevoir d’autres envergures. Et de saisir quelques belles opportunités. Comme jouir de la présence, cette année et pour la première fois, d’un prestigieux commissaire général des expositions. Jean-Luc Monterosso est directeur de la Maison européenne de la photographie à Paris et fondateur du Mois de la photo. «Au regard de ce qui se passe par exemple à Toulouse ou à Perpignan, explique-t-il, ce qui est intéressant à Lille c’est que son festival irrigue toute une région dans une espèce d’osmose collective. »
Ce n’est pas tout. La labellisation Lille 2004 a permis d’instituer un volumineux festival « off » de quarante événements en marge du programme officiel des onze expositions de grande facture sur le thème, cette année, de la transformation.

► Le programme officiel.

Il est parrainé par William Klein, qui exposera ses portraits de Lillois dans la salle du conclave du pa-lais Rihour à Lille. Ce travail est une création. Autant dire une précieuse commande. Vingt-cinq groupes de Lillois sont photographiés pour un rendu vivant, drôle et souvent émouvant. Autre invitée d’honneur, Bettina Rheims et les Modern Loyers à l’abbaye de Groeninge à Courtrai (B). La grande artiste a signé la magnifique affiche du festival.

« Un soir de septembre 1989, confie-t-elle, à la fin d’un casting, une grande fille brune aux cheveux courts est entrée dans le studio. Elle m’a troublée par son physique autant que par son comportement. Josie avait un visage de jeune garçon. Son ample blouson dissimulait ses formes. Je l’ai photographiée, sans maquillage, nue, les mains sur les seins. »

Suivront Sebastiao Salgado à l’église Saint-Maurice de Lille, de belles « rénovations » au palais des Beaux-Arts, une expo sur la transformation du corps à l’hospice Comtesse, une sélection de vidéos dans le superbe grenier à sel de Graphèmes à Lille, des expressions d’artistes européens à la mairie de Lille, Bogdan Konopka au Loisinord de Nœux-les-Mines, Waldemar Sliwczynski au parc de la mairie de Croix et l’impensable transformeur d’espaces Georges Rousse à l’hôpital du Hainaut de Valenciennes ou à la nouvelle Maison de la photographie, rue Frémy à Lille-Fives.

► Le festival « off ».

«Nous sommes particulière-ment fiers d’accueillir autant de jeunes incontestables talents qui n’auraient pu s’exprimer sans le « off » », estime Olivier Spillebout, directeur fondateur du festival. Plus de 40 000 visiteurs s’étaient pressés dans les expos l’an dernier. Ils pourraient être au moins deux fois plus nombreux cette année, attirés par la prestigieuse affiche du « in » et par la générosité du « off ».

Yannick Boucher

La Voix du Nord du  13 mai 2004

Toute l’équipe des Transphotographiques derrière Olivier Spillebout, directeur du festival lillois. Ph. Philippe PAUCHET