Xavier Bertrand rejette l’appel de l’opposition à sauver la Maison de la photo
Face au refus de Martine Aubry et de sa majorité de débloquer la subvention annuelle de l’association fivoise, le groupe d’opposition Un Autre Lille (droite), en a appelé à la médiation du président du conseil régional. Lequel a immédiatement refusé.
Les portes étaient déjà fermées. Désormais elles se verrouillent, l’une après l’autre, sous le nez de la Maison de la photographie. Menacée de disparition par le gel de sa dernière subvention (municipale), une position maintenue le 6 avril par la mairie, la structure cherche de l’air. En urgence. Et c’est l’opposition qui a volé à son secours, cette semaine, pour ce qui ressemblait fort à une opération de la dernière chance.
« Je n’imagine pas que Martine Aubry, avec son intelligence et son goût pour la culture, soit le fossoyeur de cette structure. » L’élu Les Républicains François Kinget s’accrochait encore, mardi, à ses espoirs. « Depuis le 12 janvier, le directeur, le président et le vice-président de l’association demandent à rencontrer la ville », rappelle l’opposant. Sans succès.
La carte Bertrand
Le groupe Un Autre Lille a donc décidé d’abattre une dernière carte : Xavier Bertrand. « Pour moi, il a les cartes en main, dit Kinget. Lui qui met en œuvre une hausse des budgets culturels de la Région, et qui veut faire de la photo l’un des marqueurs de son mandat (par la création d’un Institut européen de la photographie, sans doute à… Lille), doit faire le premier pas. » Le 10 avril, l’opposition lilloise a donc interpellé par courrier le président de Région, issu de la même famille politique qu’elle, pour solliciter sa « médiation ».
La réponse du « cher Xavier » ne s’est pas fait attendre. Dans une missive datée du 13 avril, Bertrand rejette l’appel de ses collègues. L’association a reçu 30 000 € pour les Transphotographiques, rappelle le patron des Hauts-de-France en fermant le ban : « La Région rejoint la position de la DRAC qui considère qu’à ce stade la structure ne réunit pas l’ensemble des impératifs pour prétendre à une subvention de son programme d’activité. » Après la ville, la Région clôt à son tour la discussion. La Maison, désormais, est sur la corde raide.
Sébastien Berges, Voix du Nord 15 avril 2018 (illustration Stéphane Mortagne)