Nikos Aliagas expose ses portraits sans artifice, loin des clichés de la télé
« L’Épreuve du temps », l’exposition qu’accueille depuis samedi la Maison de la photographie, révèle un autre Nikos Aliagas, homme de télévision et de radio mais aussi obsédé par la lumière, le temps qui passe, la valeur de la rencontre.
Des regards intenses, illuminant des visages fatigués mais rayonnants de vie. Des mains prises en gros plan, usées par le labeur mais puissantes. Du noir et blanc contrasté fortement. Des grands formats sobres, consacrés à des inconnus croisés dans la rue, pour la plupart en Grèce, le pays de ses parents. Les photos qu’expose Nikos Aliagas à la Maison de la photographie font oublier l’homme public, animateur de « The Voice ». Loin des clichés de la télé, paillettes, immédiateté, superficialité.
Depuis qu’il est revenu à la photographie, passion de jeunesse longtemps enfouie, Nikos Aliagas a ouvert une nouvelle fenêtre dans son existence. « Ma démarche n’est pas commerciale, ce n’est ni une posture marketing ni de l’image, c’est une nécessité », explique-t-il vendredi, juste avant le vernissage à Lille, souriant et disert. Le fils de tailleur immigré a « besoin de cette part d’ombre, de cette errance, de ces rencontres aussi ». L’homme de télé ne se renie pas : « Je gagne ma vie et je divertis les gens. Je ne suis pas un autre, je ne mens pas, je suis aussi cela. » Mais ses rêves sont ailleurs : « Quand je fais de la photo, j’oublie que je suis animateur, je ne travaille pas, je vis. »
Quant à savoir si le renom du photographe l’emportera sur celui de l’animateur, Nikos joue la carte de l’humilité : « C’est le temps qui dira si mes photos valent quelque chose. » Le visiteur de l’exposition, lui, est déjà séduit.
Catherine Painset
Comme on le voit sur la photo derrière lui, Nikos Aliagas aime photographier les mains : « Elles disent ce que l’homme cache. » PHOTO STÉPHANE MORTAGNE – VDNPQR