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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Nikos Aliagas expose à la Maison de la photo

Nikos Aliagas expose à la Maison de la photo

Le public qui le regarde à la télévision le sait peu, mais l’animateur de « The Voice » est aussi photographe. Il exposera une série intitulée « L’Épreuve du temps » à la Maison de la photographie du 21 avril au 21 mai. Et il sera présent au vernissage.

« C’est un très beau travail photographique, tout en noir et blanc. Je l’ai découvert comme tout le monde il y a quelques années, quand il a commencé à le montrer. Il a déjà exposé à Paris. Nikos Aliagas a un véritable œil. » Si Olivier Spillebout, directeur de la Maison de la photographie, a décidé d’ouvrir ses cimaises à Nikos Aliagas pendant un mois, il le fait avant tout sur des critères esthétiques. « Mais il y a un côté people qui m’amuse aussi », avoue-t-il. Avec à la clef un impact médiatique, sans doute un succès populaire, sûrement aussi une pointe de controverse. « Les gens aiment tacler les people », ajoute Olivier Spillebout, qui se souvient des dénigrements qui avaient accompagné l’exposition Karl Lagerfeld au Tripostal en 2008, dans le cadre du festival Les Transphotographiques. « Les gens n’avaient pas compris que c’était une performance, un journal intime photographique, qu’il ne fallait pas juger sur une seule image. »

Depuis son ouverture, précise-t-il, la Maison de la photographie a toujours alterné entre grands noms (on se souvient, entre autres, de William Klein, Helmut Newton, Peter Lindbergh, Martin Parr), talents plus obscurs ou plus conceptuels, et personnalités parfois connues pour autre chose que leur art photographique (récemment Julian Lennon). On y a aussi croisé lors de vernissages Charlotte Rampling et Jean-Michel Jarre en septembre 2012, Costa-Gavras en 2014.

« La photo a presque pris une place d’antidépresseur. Pas au sens que je serais dépressif. Mais quand j’ai trop de pression, je pars dans la rue et je prends des photos, je discute. J’y vais discrètement. J’aime la photo humaniste. C’est un acte d’intimité », confiait récemment Nikos Aliagas à nos confrères du Parisien. D’abord présentée à Paris, au Palais Brongniart, l’exposition qui sera montrée à Lille – une trentaine de grands formats– est constituée de clichés d’anonymes croisés au hasard, en Grèce ou ailleurs.

Cette série est intitulée « L’Épreuve du temps », ce dont s’explique le photographe : « Le temps ne fuit pas, c’est nous qui le dispersons à grandes enjambées. Parfois malgré nous, souvent par dépit. On essaie de l’oublier, de le masquer, de le transformer, en vain. Lui ne nous nie jamais. Il est au final notre seule constance, notre seule certitude. Courageux et bienheureux ceux qui l’accueillent sans le craindre. Ces êtres me fascinent car ils portent le temps comme un témoin inexorable de leur existence, ils en reconnaissent l’épreuve et ils ne craignent pas ses preuves. Je ne photographie pas les êtres pour prendre mais pour comprendre nos silences et nos errances. » Plus loin dans son texte de présentation, Nikos Aliagas cite Edgar Morin ou l’allégorie de la Caverne de Platon. On est ici bien loin des plateaux télé et de « The Voice ».

Catherine Painset

Voix du Nord du

Nikos Aliagas photographie les visages, mais aussi les mains. Dans un noir et blanc très lumineux.