Un « Louvre-Lens » version photographique
« Une Maison Européenne de la Photographie hors les murs ». C’est ce que va devenir officiellement la Maison de la Photographie de Lille le 13 avril. Dirigée par Olivier Spillebout, la structure fivoise officialisera ce partenariat avec Paris à travers une expo de William Klein.
I1 y a le Louvre à Lens, Beau-bourg à Metz, et, demain, la Maison Européenne de la Photographie à Lille. L’édifice culturel parisien dédié à la création contemporaine a accepté de devenir le partenaire de la Maison de la Photographie installée à Fives et dirigée par Olivier Spillebout. « J’ai toujours été en contact avec Jean-Luc Monterosso (directeur de la MEP, ndlr) depuis les Transphotos de 2004, et il a donné son accord pour lancer une MEP hors les murs, dans le même esprit que le Louvre à Lens », explique le directeur lillois qui y voit « une vraie reconnaissance du boulot » réalisé depuis 2001.
William Klein à Fives
L’officialisation de ce joli mariage culturel doit avoir lieu le 13 avril, « via une grande exposition de William Klein avec normalement la présence de Christophe Girard (adjoint à la culture à Paris, ndlr), Jean-Luc Monterosso et William Klein ». Au-delà du symbole, cette coopération va permettre de faire de l’équipement lillois « une mini MEP » autour de coproductions communes. « Des expos du type HSBC, ce sont de gros budgets, rappelle Olivier Spillebout qui se prend à rêver en grand format en pensant à cette décentralisation d’une grande institution nationale vers la province. À titre d’exemple, l’exposition Klein, c’est 200 photos de 1,60 m sur 1,20 m ». Comment Olivier Spillebout a-t-il obtenu cette décentralisation ? « En 2003, j’avais tapé à beaucoup de portes, certaines hautaines à Paris, d’autres admirables. Jean-Luc Monterosso avait accepté d’être commissaire en 2004 pour les Transphotos. Il connaît le lieu, il sait que c’est un lieu à la hauteur ». La Maison de la Photographie, c’est un bâtiment très classe entièrement rénové situé rue Frémy, au cœur de Fives « quartier difficile mais c’est ça aussi l’enjeu », ajoute l’époux de la directrice de cabinet de Martine Aubry
« C’était une ruine, on a fait nous-même de gros travaux en 2006. C’est aujourd’hui un bel écrin dans un quartier comme Fives, qui reste Fives, c’est triste. Ça me désespère alors que Saint-Maurice est en train de décoller ».
« Il faut des lieux branchés à Fives » Olivier Spillebout refuse aujourd’hui d’en dire plus. Long-temps, il a dénoncé haut et fort la politique artistique et culturelle de la Ville. Désormais il refuse les polémiques. Il souhaite un véritable envol de la Maison de la Photo. Notamment en lien avec les habitants du quartier : « De-puis 1988, je fais des choses à Fives. Avant c’était de la culture physique puis de la culture tout court. Il faut des lieux branchés comme nous et la Sécu. Il faut de la vie. Et je veux faire des concerts parce que c’est très vivant, très liant. Ça fédère. Et l’on n’a pas de voisins ! »
Il s’est d’ailleurs lancé dans la location de salle avec le site www.lamaison.pro. Vous pouvez louer l’espace sur deux niveaux en formules cocktail, mariage week-end ou soirée dansante. Des packs complémentaires proposent même le DJ, l’animation gastronomique ou la visite de l’expo en cours avec un médiateur spécialisé. « On fait venir des boîtes pari-siennes comme Guerlain ou Kenzo pour des lancements de produits. Donc il y a des choses à faire dans ce quartier. Il faut le faire vivre ! » lance Olivier Spillebout.
LAURIE MONIEZ