Transphotographiques, 10ans et des Nord(s)
Déjà dix ans que les Transphotographiques, initiées et défendues par Olivier Spillebout habitent chaque fin de printemps le paysage culturel métropolitain. Pour cet anniversaire en forme d’étape, le festival a décidé de proposer une balade intitulée Nord(s), un éventail large et riche de réflexions photographiques sur un nord géographique, social, architectural, paysager ou historique que déclineront une belle série de propositions.
Bertrand de Talhouët, président du festival, aime à le rappeler, ce qui fait la singularité du rendez-vous c’est autant son « ouverture à la jeune création internationale que sa capacité à essaimer sur différents lieux et institutions multiples du territoire ». Une démarche qui peut s’enorgueillir d’avoir su toucher un public toujours nombreux à venir découvrir la pluralité des expositions. Cette année, autour des navires amiraux que constituent le Tri Postal ou le Palais Rameau, c’est à travers tout un réseau de lieux (du Palais des Beaux-Arts à l’Hospice Comtesse, la Sécu à Lille jusqu’à la galerie Nadar à Tourcoing, le jardin Mosaïc ou la Plus Petite Galerie du Monde (ou presque) de Roubaix) que se déploie cette édition anniversaire toujours orchestrée par le duo de commissaires formé par Françoise Paviot et Gabriel Bauret.
Proposition singulière parce que déjà un peu historique, le travail de Gabriele Basilico sur commande de l’aménagement du territoire dans les années 80 montre au Palais des Beaux-Arts un littoral du Nord en noir et blanc. Un travail cotoyé par les saisissants Origènes et Grafogènes de Claude Mollard, retrouvant dans une forme végétale ou artificielle d’étonnantes silhouettes ou dessins. Au Tri Postal, JS Cartier explore les traces subsistant encore, presque un siècle après, de la Grande Guerre dans le paysage, tandis que Jürgen Nefzger saisit dans la beauté froide d’un studio photo, le passage du temps sur des jouets d’enfants. Plus loin, Jean-Christophe Béchet dessine son Nord au fil d’un parcours géo-photographique tandis que Jacqueline Salmon photographie le hangar de Sangatte et que Marie-Noëlle Boutin interroge dans Territoire de jeunesse la place des adolescents dans l’espace public tandis que Gilles Cruypenynck descend l’Escaut en images.
À l’Hospice Comtesse, on explore le versant patrimonial de la photo du Nord autour du regard réaliste des photographies de Jean-Philippe Charbonnier, Jean Marquis et son voyage sur la Deûle, le regard porté par Jean Pasquero sur l’industrie et des clichés tirés du fonds de la Bibliothèque Municipale de Lille. Au Palais Rameau, Ericka Weidmann a compilé une proposition autour des visions de 80 photographes aux parcours et aux travaux très variés. L’idée ? Proposer (à l’instar de tout le festival) un kaléidoscope photographique, un voyage, via des propositions photographiques fortes, pour tenter de donner une définition visuelle au mot nord.
Evidemment, le travail des Transphotographiques ne se limite pas à exposer des images puisque des conférences seront organisées tout au long du mois que dure le festival, tout comme des lectures de portfolios et des stages avec des photographes. De quoi largement, étancher la soif d’images que le festival a lui-même su générer chez un public toujours nombreux au fil de ses éditions précédentes.
Transphotographiques, 10ème édition, Du 26 mai au 26 juin, À Lille, Roubaix, La Madeleines Mouvaux, Tourcoing, Ronchin, Foncquevillers, Houplin-Ancoisne. Toutes les expositions sont entièrement gratuites.