KARL LAGERFELD EN TÊTE D’AFFICHE
Difficile de faire le tour des 34 expositions des Transphotographiques 2008 en quelques lignes. Ce qui a toujours caractérisé le festival est son ouverture d’esprit. L’événement se veut le reflet d’une création passée, présente et future.
L’invité de marque cette année est Karl Lagerfeld. Le créateur de mode expose environ 300 photos au Tri postal et fera l’honneur de sa présence lors du vernissage le 12 juin. Parmi les grands noms présentés cette année, le styliste et photographe arrive en tête. « On le connaît moins comme photographe, note Olivier Spillebout. D’ailleurs, sa dernière exposition o eu lieu en 2004 à Paris. C’est donc une performance dont on se félicite. Il nous fait partager beaucoup de son intimité. L’expo du Tri postal n’est pas un travail de commande, ni un travail de mode, mois un travail personnel, qui a duré presque sept ans. »A ses côtés, on trouvera d’autres grands de la photo, comme une rétrospective de David Seidner, décédé il y a une dizaine d’années. Une façon de lui rendre hommage et la première grosse expo de ce type de ce photographe qui a abordé la mode en travaillant entre autres avec Yves Saint Laurent. Maître de la photo, Jeanloup Sieff s’invite lui aussi aux « Trans ». Il sera également ou Tri Postal, avec une sélection de 64 photographies inédites de mode, prises de la fin des années1950 jusqu’en 2000. Peter Knapp sera quant à lui à l’honneur au Colysée de Lambersart pour une expo intitulée « Temps de pause 1960 — 1980 ». La maison Folie de Lambersart retrace vingt années de travaux professionnels et personnels de l’artiste, directeur artistique de « Elle » durant dix ans.
LES JEUNES ARTISTES S’EXPOSENT AUSSI
« Chaque année, nous tenons à faire découvrir de nouveaux talents. C’est important pour le projet », explique Olivier Spillebout. Aux côtés de Karl Lagerfeld, donc, des noms encore inconnus qui deviendront peut-être célèbres grâce au festival, repère de jeunes pousses en devenir ou de photographes moins connus du grand public. Parmi eux, Tereza VIckova, en qui les organisateurs semblent croire puisqu’ils lui consacrent trois expositions. On croisera aussi les oeuvres d’Eugenio Recuenco. Madrilène de 38 ans, l’un des photographes espagnols les plus importants de la scène inter-nationale. Ses clichés semblent inspirés des grands maîtres de la peinture classique espagnole de Goya à Zurbaran, en passant par El Greco. De plus en plus reconnu, Eugenio Recuenco à reçu ces dernières années de nombreux prix et expose dons des lieux prestigieux de son pays. A Lille, c’est ou premier étage du Tri postal qu’on le trouvera. Notons aussi la présence à cet étage de Julien Claessens, qui s’est introduit dans les backstages d’Olivier Theyskens ou les coulisses des défilés de prêt-à-porter d’un styliste. D’autres expositions présentent plusieurs artistes à la fois, comme celle intitulée « Réflecteur — Le sujet devient auteur d’image ». Un peu d’histoire aussi, avec les photos du baron de Meyer, « considéré comme le premier photographe de mode », indique Olivier Spillebout. « L’Aube de la photographie de mode » sera à visiter à la Maison de la photographie. Bref, un beau panorama de clichés vous attend.
UNE PHOTOGRAPHE TCHÈQUE À DÉCOUVRIR
Le festival se veut avant tout dirigé vers l’international : à des photographes connus venus de France ou des Etats-Unis se mêlent de jeunes talents. Tereza VIckova en est un bel exemple. Trois expositions lui sont consacrées parmi la trentaine des Transphotographiques. « Généralement, ses oeuvres se trouvent à la frontière de la création libre et de la photographie de mode », commente Vladimir Birgus, le commissaire des expositions, dans le catalogue. A l’hôtel de Région ou au Tri postal, on découvrira donc une partie de son univers. Mais derrière la candeur apparente de la jeune artiste âgée de 25 ans, se cache un esprit plus noir et plus tracassé. Dans « Two », elle propose des clichés de jeunes jumelles, sur fond de nature et explique s’être inspirée du cinéma, avec pour référence « Shining » de Stanley Kubrick ou « Sleepy Hollow » de Tim Burton. le tente également de remettre en question l’image établie de l’enfance connotant enthousiasme, innocence et douceur. le cherche à souligner leur propre personnalité. » Ses clichés sont en effet à la fois purs et inquiétants. Leur tirage sur des plaques presque transparentes les rend encore plus intrigants.