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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Sortir : Mo(n)de en images

Mo(n)de en images

Sept éditions déjà que les Transphotographiques habillent de photographies les musées et les lieux d’exposition de la métropole. Sept ans de tâtonnements, de recherches et de propositions qui, cette année, se cristallisent autour du thème Photographie et Mode. Largement de quoi en prendre plein les yeux. Promenade improvisée au cœur des expositions de cette année.

 

D’abord, une petite incitation : à moins d’être particulièrement flemmards ou très peu curieux, vous n’avez aucune raison de ne pas profiter du mois et demi que dure l’évènement pour pousser la porte d’un des nombreux lieux d’expositions pour la simple et bonne raison que toutes les propositions sont en accès libre. lieu singulier devenu depuis 2004, espace branché et surtout très vaste, c’est au Tri Postal que se trouve le coeur de l’édition 2008 du festival, à commencer par les 300 images faites par Karl Lagerfeld d’un seul et même mannequin photographié à tout moment (d’où le titre de l’exposition One Man Shown), brodant à l’envie sur l’idée de portrait, très composé ou presque volé, et donnant à l’excentrique créateur une stature de photographe peu connue. Avec un thème comme la mode, la tentation était grande de sombrer dans un glamour un peu toc, noyant derrière un excès d’esthétisme l’absence de toute recherche artistique. Si le festival fait quelques concessions à cette tentation en présentant les travaux de JeanLoup Sieff (au Tri Postal), de Peter Knapp (au Colysée de Lambersart) ou, dans une moindre mesure, des images de La Redoute (à la Condition Publique), il préfère en éviter les excès pour se concentrer sur l’attention portée aux nouveaux regards. C’est le cas au Tri Postal de deux représentantes de la photographie moderne qui donnent à voir une photographie inventive et originale, laquelle ne laisse pas son spectateur indifférent. Dans le registre léger, Sabine Pigalle invite à comparer les animaux à poils et les attributs capillaires de leur maîtres dans le saisissant jeu de miroir de Love is in the hair. Toujours avec un miroir mais plus déroutant celui-là, Tereza Vlckova invite pour sa part à un troublant jeu des sept erreurs dans Two, concrétisation saisissante des possibilités offertes à la photographie par l’ère digitale. Un voyage à compléter par deux autres séries : A perfect day, Elise et au Colysée lambersartois par Little Garden. Quelques pas plus loin, ne manquez pas non plus les montages hybrides de Loch Ness et autres photographies d’Ewa Lowzyl et l’étonnant travail de Joel Peter Witkin sur la recréation d’une ambiance, genre dans lequel Eugenio Recuenco excelle lui aussi en brouillant les frontières entre photographie et peinture avec un réel talent, comme le fait Sabine Pigalle dans Le sixième jour exposé à l’église Saint Maurice. Changement de genre au Palais Rihour où les portraits de Charles Fréger mettent plus souvent qu’à leur tour les uniformes en vedette ouvrant les yeux des visiteurs sur le rôle social du vêtement, tandis qu’à la Maison de la Photographie des archives d’Adolphe de Meyer invitent à se replonger dans les premiers jours de la photographie de mode pour s’apercevoir que si les techniques ont changé, le genre n’a pas tant évolué que cela depuis ses débuts. Terminons cette petite sélection par le regard porté par Olivia Gay sur le siège de La Redoute (à la Condition Publique) répondant à la proposition de Francesca Bertolini (à la Maison de la Photographie) sur un lieu de mode (le siège de la société MaxMara) vidé de ses occupants partis pour d’autres locaux. Bonne balade !

Guillaume Branquart

Sortir du 21 mai 2008

Transphotographiques 2008 Jusqu’au 29 juin au Tri Postal, à l’église Saint-Maurice, au Palais Rihour, à l’Hospice Comtesse, au Palais des Beaux-Arts, à la Maison de la Photographie à Lille, à la Condition Publique à Roubaix, au Colysée de Lambersart… Entrée gratuite