Voix du Nord : Lille a retrouvé son festival
Une exposition de Peter Lindbergh au palais des Beaux-Arts de Lille le 14 mai donnera le coup d’envoi de la troisième édition des Transphotographiques (15 mai – 15 juin).
Olivier Spillebout, le président et fondateur des Transphotographiques, n’a pas perdu la fraîcheur des premiers temps. Des premiers temps encore d’actualité puisque le festival, déjà grand rendez-vous de l’agenda culturel lillois, fête ses deux ans et s’apprête à vivre, dans toute la région et en Belgique, une troisième édition de grande envergure du 15 mai au 15 juin. Avec, cette année, un parrain à la hauteur des ambitions du fondateur : le photographe Peter Lindbergh.
Transfrontalière
Des oeuvres de 80 artistes-photographes visibles sur 60 expositions et déployées sur 40 sites à Lille (les organisateurs ont choisi Lille comme épicentre de la manifestation cette année), Valenciennes, mais aussi Arras, Calais, Tournai, Courtrai… : telles sont les dimensions des Transphotographiques 2003 dévoilées hier à la presse par Olivier Spillebout et son équipe. Jamais, donc, le jeune festival n’aura autant démontré son caractère « trans » : « Transfrontalier, transversal : l’esprit est de proposer un panorama ouvert sur la photo contemporaine », explique Olivier Spillebout. Pas de thème privilégié, mais une volonté d’offrir au public une palette d’artistes la plus complète (artistes régionaux, nationaux et internationaux), la plus rare aussi. C’est Peter Lindbergh qui ouvrira le balle 14 mai avec un vernissage au palais des Beaux-Arts. L’exposition s’intitule Images of Women. Le public pourra y rencontrer l’artiste, présent deux jours à Lille pour le festival. « La ville a souhaité ménager à la photo une place de choix dans un lieu traditionnellement dévolu à la peinture », se félicite le président des Transphotographiques. En tête d’affiche encore, Vasco Ascolini. L’artiste italien présentera Une certaine folie à la Salle du conclave au palais Rihour. D’autres grands noms se bousculeront sur les murs des salles lilloises et régionales, comme François-Marie Banier (d’impressionnants clichés de Grandeur Nature, de 2,80 m sur 1,60 m, seront exposés) à la crypte de Notre-Dame de la Treille (utilisée pour la première fois à des fins d’exposition), Marcos Lopez et Pop Latino à l’Espace Matisse du centre commercial Euralille, Sam Bellet et Voyages en paysage (des atmosphères et le Nord-Pas-de-Calais à vivre en 40 photos) à la fondation de Lille (Pavillon St-Sauveur). Enfin, de jeunes artistes émergent parmi ce prestigieux panorama, dont Pib, photographe indépendant Lillois, avec Evadés 2 rue, à la Vieille Bourse de Lille. Ou François Kollar (mine, mineur et territoire), exposé à l’Hospice Comtesse. N’oublions pas non plus, entre autres, un crochet par la photographie tchèque, toujours a l’Hospice Comtesse (Pave) Banka et Infinity) et de l’autre côté de la frontière : Portraits de Vaclav Havel (collectifs d’auteurs), au palais des Beaux-Arts de Tournai et Autoportrait de Vaclav Stratil. D’autres expositions auront lieu à Calais, Arras, Noeux-les-Mines, Valenciennes. Mais les Transphotographiques, c’est aussi un con-cours pour jeunes talents, avec la bourse à la création, en partenariat avec la revue Réponses photo. Une commande rémunérée par la ville de Lille récompensera le lauréat. Des stages seront proposés au public : prise de vue (avec Hans Fleischner, le 23 mai), diapositive couleur(17 et 18 mai) et tirage d’exposition (24 et 25 mai). Enfin, conférences et projections se succéderont tout au long du festival dans toute la région.
Accentuer l’effort
«Nous cherchons maintenant à pérenniser l’événement », souligne Olivier Spillebout. Une cinquantaine de partenariats (dont la ville, LMCU, la Région et l’Etat pour les principaux) ont permis au festival de réunir 150 000 € pour fonctionner cette année. « Nous avons surtout mis l’accent sur la qualité et le prestige des lieux d’exposition, pour-suit-il. Mais si nous ne voulons pas reculer à l’avenir, il faudra que l’effort consenti par les collectivités s’intensifie ». Car les organisateurs des Transphotographiques ne dissimulent pas leur ambition : un jour, peut-être, faire de Lille le pendant du festival d’Arles…
Samuel Lieven
Voix du Nord du 7 mai 2003