Il est le lauréat de la 2e bourse à la création du festival des Transphotographiques
Antoine Catarino met les villes en scène
Antoine Catarino est le lauréat de la deuxième bourse à la création des Transphotographiques de Lille… Originaire du Portugal, vivant en Franche-Comté, il a été choisi parmi une centaine d’artistes qui avaient transmis leur dossier via le magazine « Réponses photos » sur un thème particulièrement ouvert : L’humain dans la ville. Cette dotation se com-pose de matériel photo d’une valeur de 750 € mais surtout d’une somme de 1 500 € destinée à une com-mande passée par les organisateurs des Transphotographiques. Une commande d’une vingtaine d’images qui devront être prises à Lille et seront exposées lors du prochain festival. « Je ne suis pas allé très loin dans les études puis j’ai été électricien, horloger, éducateur… peut-être un jour photographe », explique Antoine Catarino que la pratique photographique ne fait pas vivre mais qui aborde cet art avec grand professionnalisme. Des débuts à l’adolescence, un goût pour le noir et blanc puis pour la couleur et enfin pour les deux, l’ont conduit à élaborer un style bien particulier : « Je me balade dans la ville, je saisis le quotidien et lors-que les tirages sont faits, j’organise, je mets en scène. » Plusieurs images sont alors assemblées pour for-mer une histoire, dégager des impressions : «Je cherche les correspondances qui concernent, parfois les lieux, les mouvements, par-fois les couleurs ou les for-mes. » L’image définitive s’organise ensuite par touches successives. Une démarche de peintre ? Antoine Catarino n’ad-hère pas totalement à cette idée : « Derrière tout cela, il y a toujours le reportage », assure-t-il. Mais paradoxalement, il se désintéresse totalement de la réalité : « Rapporter des impressions plus que des faits », voilà le créneau qu’il a choisi et déjà développé depuis deux ans. C’est d’ailleurs avec des images saisies à New York qu’il a convaincu le jury. Des montages réalisés à l’ordinateur qui mettent en scène cette ville dont il avait la tête déjà pleine : « Le cinéma, les peintures de Hopper »… On saura donc au printemps quelle vision il projettera de Lille lors du 3° festival des Transphotographiques, dont l’invité d’honneur sera Peter Lindbergh.
LA VOIX DU JEUDI 7 NOVEMBRE 2002 Ph. Jean-Luc PITEUX