Transphotographiques à Lille
Son président veut en faire un évènement d’envergure (Interview)
Les Transphotographiques sont les premières rencontres internationales sur la photographie organisées à Lille. Olivier Spillebout, son président, a déjà réussi son pari : créer un grand évènement culturel. Il oeuvre pour que la manifestation prenne chaque année de l’ampleur et trouve toute sa place en 2004, quand Lille sera capitale européenne de la culture.
Nord Eclair: Willy Ronis, grand photographe français, vous a fait l’honneur d’être le parrain de la première édition des Transphotographiques que Martine Aubry a in-augurée. Il était à Lille, samedi dernier. Le même jour, Danièle Mitterrand était là, elle aussi, pour l’exposition photographique de sa petite fille Pascale… Les Trans-photographiques, tout le monde en parle… Pour un début, c’est un coup de maître.
Olivier Spillebout : La photo, c’est ma passion. Je suis président de l’association l’Atelier Photo à Lille et photographe amateur. Mais en tant qu’éducateur sportif, j’ai un passé d’organisateur d’évènements sportifs. J’aime cela. Quand j’ai eu l’idée d’organiser un Festival de la photo à Lille, j’ai d’abord été voir dans le sud de la France ce qui se faisait. C’est là que se concentraient jusqu’à présent les grandes manifestations autour de la photo. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison qu’à Lille, on ne sache pas faire un bel évènement. Depuis le 3 mai, avec les Transphotographiques, la photo est à l’honneur à Lille.
NE: Quel en est l’esprit et l’objectif?
O.S.: Il s’agit d’un festival, entièrement consacré à des expositions, des débats, des conférences, des projections et des échanges sur la photographie actuelle. L’équipe des bénévoles, à l’origine de ce projet a voulu pro-mouvoir l’art photo-graphique, auprès d’un public très large, amateur, plus initié, voire professionnel, sensibiliser aux horizons nouveaux ouverts par les nouvelles technologies, faire dialoguer les nombreux acteurs du mon-de de l’image. Les rencontres ont été étalées sur trois jours mais les expositions durent jusqu’au 17 mai. Une occasion pour tous de se gaver d’images ou de rencontrer des gens aussi fabuleux que Ronis, que j’avais moi même rencontré en Arles, l’été dernier. Willy Ronis, les villes jumelées
NE : L’évènement phare est incontestablement l’exposition de Willy Ronis et sa venue à Lille.
O.S.: C’est un génie, un artiste extraordinaire aux 300 000 clichés. Il a 91 ans. Re-porters sans frontières vient de lui consacrer tout un hommage. C’est pour moi un des derniers grands photographes français témoin de tout un siècle. A l’égal d’un Doisneau. Un des grands maîtres de la photo. L’avoir comme parrain de nos premières Transphotographiques est une formidable chance.
NE: Vous offrez également au public lillois une intéressante exposition sur les villes jumelées de Lille à l’Hôtel de ville.
O.S.: Ces villes sont au nombre de 10. Par internet, nous avons multiplié les contacts avec elles pour préparer l’exposition. Nous avons contacté directement des grands noms de la photo de ces villes, à Turin, à Cologne… Dans Transphotographiques, il y a Trans, la volonté d’aller au delà des frontières, de traverser les pays, les styles, les époques…
NE : Vous présentez aussi des photographes avant-gardistes, des photos qui sont un pas dans le futur et les techniques de demain.
O.S. :L’avenir de la photo passera par le numérique. Nous avons EPSON comme partenaire, qui procède à des démonstrations d’appareils numériques. Le public en est très demandeur. Numérique ou pas, la démarche restera la même. Il s’agit pour le photographe de faire passer une émotion.
Marie-Christine Debieuvre
Nord Éclair du 11 mai 2001