Autrement Dit : Les Transphotographiques de Lille
L’horizon de Lille 2004, capitale européenne de la Culture, stimule les imaginations. De grands projets voient le jour. En ce début du mois de mai vont se tenir les premières rencontres internationales de la photographie organisées à Lille.
Une bonne impression
Les Transphotographiques s’organisent, pour leur première édition, sous le parrainage de Willy Ronis. Elles regroupent 24 expositions et use rétrospective des films du photographe et cinéaste Raymond Depardon. Des conférences, des débats et des signatures de livres sont également prévus. De nombreux styles et aspects de l’art photographique sont abordées comme le photo-reportage, la photo en studio, ou la photo à l’ère du numérique. L’affiche est alléchante. Outre la rétrospective Depardon, on notera l’exposition des photos de Willy Bonis, sur les années trente et les premiers congés payés à la salle du conclave au palais Rihour ainsi que les photos de modèles féminins par Jean-Francois Jonvelle à la Galerie Wable.
Gros plan sur Lille et la région
Des partenariats ont été développés avec les centres sociaux et les maisons de quartiers de Lille et des communes associées. Des opérations basées sur l’utilisation d’appareils jetables ont ainsi permis à des enfants d’aborder d’un oeil neuf leurs quartiers. Bien que l’ensemble des manifestations se concentre sur Lille, avec la participation de photographes issus des neuf villes jumelées à Lille, les Transphotographiques se veulent un événement concernant la région. Les photo-clubs régionaux sont partenaires de l’opération. Une exposition est organisée avec eux par la Fédération Photographique de France et la fédération des cercles photographiques de Belgique au Palais Rameau jusqu’au 8 mai.
Un objectif international
L’ambition clairement affichée par son président. Olivier Spillebout est de faire des rencontres photographiques de Lille l’équivalent de celles d’Arles et de Perpignan: « il faut que les gens sachent qu’à Lille, début mai, se tient un événement si important dans le domaine de la photographie qu’il vaut la peine qu’on se déplace ». Le partenariat avec le magazine Réponse Photo et la chaise Arte devrait donner à l’évènement un écho national, voire international. Les Transphotographiques naissantes doivent donc rapidement affirmer leur identité et attirer l’attention du public dans les quatre ans qui viennent.
Une initiative appelée à se développer
Dès juin, un comité d’orientation sera constitué pour décider d’une thématique plus forte pour l’édition 2002. Les Transphotographiques n’entendent pas constituer qu’un épiphénomène annuel. Un vernissage et une exposition mensuels de photo devraient avoir lieu durant toute l’année (ce qui relance la question d’un véritable lieu d’exposition entièrement dévolu à la photo sur Lille). On peut aussi rêver à la tenue d’expositions temporaires consacrées aux grands photo-graphes au Musée des Beaux Arts de Lille. Des prêts gratuits entre les divers fonds photographiques de la région sont aussi envisageables. La région possède en effet un patrimoine photographique d’une richesse rare (la récente exposition à l’échelle régionale sur 160 ans de photographie dans le Nord l’a prouvé), à elle de le faire fructifier. A noter que le parrain de la manifestation, Willy Ronis, est également l’auteur de l’édition 2001 de l’album photo proposé chaque année en soutien à Reporters sans frontières à l’occasion de la journée de la liberté de la presse début mai.