Il vous reste une dizaine de jours pour profiter des « Voyages dans l’instant » de Raghu Rai, à la Maison de la photo, à Lille. Le photographe indien de Magnum offre une pause paisible dans la vie de son pays-continent.
Le tableau, capté dans les années soixante-dix dans une ruelle indienne, fige en noir et blanc et au format panoramique une scène grouillante de vie. Comme si le photographe avait réussi à marquer une pause dans une foule de mouvements que l’on jurerait prêts à repartir. Toute la force de Raghu Rai.
Spectateur discret
Le photographe de l’Inde, exposé à Paris en fin d’année dernière, est désormais lillois : Raghu Rai, photojournaliste de la prestigieuse agence Magnum, est invité, pour un peu plus d’un mois, à la Maison de la photographie. Fives héberge l’exposition qui accompagne le premier Prix de photographie de l’Académie des beaux-arts – William Klein, récemment remporté par le photographe de 77 ans.
À Delhi dans les années soixante comme à Paris en 2019, au plus près de mère Teresa qui prie, le visage plongé dans ses mains ou perdu dans le ballet des anonymes d’une gare de Mumbai, Raghu Rai est ce spectateur discret d’océans de vie. Pour un portrait comme une scène de rue, le photographe travaille au contact de ses sujets et accorde la même netteté à tous les plans.
Moments de paix
Raghu Rai se promène ainsi dans les lieux et les époques, des inconnus aux célébrités, en noir et blanc pour mieux saisir une âme, ou en couleur pour mieux rendre justice aux lumières de l’Inde. Avec cette capacité, malgré l’immensité de son terrain de jeu, de nous livrer une intimité sincère. De nous offrir de vrais moments de paix dans une tempête de vie.