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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Voix du Nord : À la Maison de la photographie, face à la forte personnalité des Parisiens et des Russes

Vincent Perez à la Maison de la photographie, face à la forte personnalité des Parisiens et des Russes

Dans le quartier Château rouge, à Paris, ou en Russie, le photographe et comédien suisse Vincent Perez croise des gens et les fait poser. À Lille jusqu’au 30 novembre, comme il l’avait fait dans la capitale, à la Maison européenne de la photographie, il rassemble ses « Identités ».

« J’envie ceux qui sont rattachés à une identité claire et forte, et, en même temps, j’aime être en dehors de tout », écrit le photographe et comédien suisse Vincent Perez, né de père espagnol et de mère allemande. S’il a beaucoup vécu en France, il se sent citoyen du monde et voyage énormément. Il s’interroge ainsi sur sa propre identité.

À la Maison de la photographie, à Lille, il donne de « ces identités claires et fortes  » une image haute en couleur, d’une netteté absolue. Il aborde des personnes au hasard, puis les place sous son objectif. Deux séries sont ainsi confrontées, celle des Parisiens et celle des Russes.

Dans les deux cas, les individus posent de manière frontale, et, la plupart du temps, nous regardent droit dans les yeux. Dans le quartier Château rouge, sans doute à l’occasion d’un mariage, mais pas uniquement, Vincent Perez a fait le portrait d’Africains aux vêtements élégants et extrêmement colorés. Ceux-ci traduisent une joie de vivre. Et une dignité. Car, parfois, le regard est dur, il défie, il s’abîme dans la tristesse ou dans l’absence.

En face, les Russes ont des fringues plus ordinaires, il se dégage d’eux bien plus d’amertume et de souffrance, une sorte d’effondrement de l’être, de folie qui affleure. Les mariés ressemblent à des fantômes dressés pour ne pas être engloutis par les tentures, un beau vieillard au regard bienveillant se tient de guingois, un clown halluciné côtoie un athlète ambigu dont la poitrine émerge sensuellement du noir. Gazelle fuyant vers un miroir, opulente jeune femme à la robe psychédélique, vieille Slave aux mains si crispées qu’elles hurlent de douleur, ancien combattant aux médailles clinquantes, tous dévisagent l’objectif de façon très droite, et Vincent Perez capte, au-delà de leur identité, leur expressive singularité.

Ils disent une joie de vivre. Et une dignité. Parfois, le regard est dur, il défie, il s’abîme dans la tristesse ou l’absence.

Portrait de la série « Les Parisiens », ceux du quartier Château rouge.