Inflexible sur la Maison de la photo, la mairie garde son soutien aux Transphotos
On aurait pu croire les ponts coupés entre la mairie et Olivier Spillebout, l’artisan des Transphotographiques. Mais non. L’adjointe à la culture réaffirme le soutien de la mairie au festival. Sans rien lâcher sur l’autre pomme de discorde la Maison de la photo. Catherine Cullen a la parole : « Nous souhaitons toujours avoir une galerie par quartier. La prochaine sera à Lille-Sud. » La question fuse. « Il n’y avait pas déjà une galerie. à Fives, la Maison de la photo ? » L’adjointe à la culture n’est pas d’accord. « On a choisi de soutenir La Sécu (l’association culturelle fivoise), on ne peut appuyer tous les nouveaux projets. ll y a des choix à faire parfois. »
« Les perdants, ce seront les habitants »
Ouverte en 2003. la Maison de la photo a été contrainte à la fermeture en octobre. « Temporairement ». espère son directeur, Olivier Spillebout. Le controversé président de l’association L’Atelier de la photo. qui a donné en sept ans une résonnance inattendue au festival des Transphotographiques. pointait en octobre les responsabilités de la municipalité « Ce lieu est rote formidable initiative pour le quartier, pour les Lillois. C’est LM cadeau fait à la ville : quand c’est elle qui développe. ça coûte des millions d’euros. Maison du trip-hop. Saint-Sauveur. Zhu Yi / Là, ils ont quel-que chose de déjà créé, mais pas de reconnaissance. » Cette année. l’Atelier a reçu 200 000 € de subventions municipales au titre des Transphotographiques et 50 000 « au titre « d’actions de sensibilisation dans les quartiers lillois ». Des sommes rondelettes. qui font grincer quelques dents dans le landerneau culturel lillois. Olivier Spillebout. qui ne se prive pas de brandir le retentissement. réel, de son jeune festival, n’entend pas pour autant sacrifier la Maison. Il lie son destin à celui des Transphotos, en se prévalant de son travail de long terme. « Les grands perdants, ce seront les habitants. qui auront une offre formatée. on a fait faire une commande à Georges Rousse. qui a eu des commandes par le musée Guggenheim, c’est extraordinaire.
Va-t-il falloir retourner faire des expos dans les accueils des mairies de quartier, sur des grilles paravent ? » Qu’on se garde de conclure. au vu de ces échanges d’amabilités. que la ligne est coupée entre le beffroi et le remuant directeur. Catherine Cullen a réaffirmé hier le soutien de la mairie aux Transphotographiques. insistant au passage sur le versement « de 80 000 € dans le cadre de Lille 3000 ». Et pas un sou pour la Maison de la photo, encouragée à sortir seule de cette mauvaise passe. Y parviendrait-elle qu’on ne jurerait pas que ce fût à Lille.
Sébastien Bergès
La Voix du Nord du 18 novembre 2008