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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Voix du Nord : Les Transphotographiques, un vrai succès, mais quel avenir ? 

Les Transphotographiques : un vrai succès, mais quel avenir ?

Ce ne sont pas encore les Rencontres photographiques d’Arles, mais les Transphotographiques ont leur petite notoriété. Depuis le 15 mai, les sites de Roubaix, Lambersart et Lille, qui accueillent les travaux des artistes inspirés par le thème « la mode et la photographie ”, ne désemplissent pas. Un succès cependant terni par l’inquiétude de voir disparaître cette manifestation.

Ils aiment ou passent leur chemin. mais en tout cas ils sont là : 70 000 visiteurs ont déjà apprécié depuis le 15 mai la trentaine d’expositions proposées à l’occasion des 7 ans des Transphotographiques. Un chiffre à rapprocher des 95 000 entrées totalisées l’an dernier. Et l’édition 2008 n’a pas dit son dernier mot : l’exposition est encore visible jusqu’au 29 juin. Un des temps forts a d’ailleurs lieu ce soir avec le vernissage au Tri postal des photos de Karl Lagerfeld, en présence de l’artiste s’il vous plait.

L’équipe de la Maison de la photo organisatrice de l’événement depuis 2001, n’a pas tardé à tirer un premier bilan des chiffres obtenus après un mois de festival. « On a 50% de notre public qui était déjà venu l’an dernier. Ce qui signifie que l’autre moitié le découvre. Ça nous laisse un fort potentiel de développement, s’enthousiasme Aurélie LeGall, coordinatrice des expositions.les Surtout que les visiteurs ne sont visiblement pas tous des connaisseurs. Qui sont ils ? Un visiteur sur deux a moins de 35 ans (26 % sont d’ailleurs étudiants) Ils viennent pour 50 % d’entre eux de Lille, pour 25 % du Nord. Qu’est-ce qui motive leur visite ? 35 % des interrogés se sont laissé tenter par le festival grâce à la gratuité tandis que 27 % se sont déplacés pour découvrir la richesse de la programmation. En effet, la première rétrospective du travail du grand David Seidner, l’hommage à Jeanloup Sieff, les oeuvres de Peter Knapp, les travaux personnels de Karl Lagerfeld ont attisé l’intérêt des curieux. Et puis la surprise de découvrir des talents émergents français et étrangers a motivé d’autres amateurs de photo. Toujours est il que si l’on comptabilise déjà 70 000 visiteurs à deux semaines de la fin du festival, la visibilité accordée aux Transphotographiques y est pour beaucoup. Le magazine PHOTO, partenaire de l’opération pour la première fois, a donné un impact sans précédent à l’événement, attirant ainsi de nombreux titres nationaux. Les stages photos et ateliers affichent complet, les conférences même matinales attirent du monde. Les Transphotographiques sont assurément montés en puissance.

Le festival pourrait ne pas être pérennisé

Lors de l’inauguration des Transphotographiques le 14 mai, Martine Aubry notamment saluait le caractère désormais incontournable du festival de la région. C’était sans compter la situation financière fragile de l’organisation.

Il se peut que les Transphotographiques s’arrêtent cet été ». concède Aurélie Le Gall. coordinatrice des expositions. L’équipe de la Maison de la photographie. qui organise le festival, s’inquiète du devenir des « Transphotos »
comme de celui de sa structure. On a dépensé la totalité de notre budget prévisionnel et seul un tiers des subventions se lesquelles nous comptions nous ont été versées. » Certaines aides n’auraient pas encore été allouées, d’autres ne seraient pas encore votées par les collectivités. Les Transphotographiques ont ils vu trop grand ? « Non, avons organisé cet événement avec un budget de 800 000 € défend Olivier Spillebout, le directeur du festival. Pour pouvoir nous pérenniser, nous devrions viser un budget d’un million d’euros. Arles coûte 3,4 millions d’euros. On veut. comme tous les acteurs de la région plus d’excellence, plus de rayonnement. Alors on y arrive, on a d’excellents retours. de nombreux talents qui nous rejoignent, mais c’est toujours avec de grandes difficultés. Les collectivités nous encouragent à aller vers le haut. Mais elles savent que ça coûte cher, elles ont des éléments de comparaison sur leur secteur. Mais comme le projet n’est pas porté par une ville ou un élu, on a moins de poids. » – Fin juin. le président du festival leur du festival. Bertrand de Talhouët entend réunir les collectivités autour d’une table ronde pour évoquer l’avenir des Transphotographiques.

Emmanuelle Latouche

Voix du Nord du 12 juin 2008

 

La Maison de la photographie, qui organise les Transphotographiques, décidera à la fin du mois de l’avenir du festival.

 

 

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.