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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Nord Éclair : Karl Lagerfeld, ou le destin d’une divine diva

Karl Lagerfeld, ou le destin d’une divine diva

Il aura su se faire attendre. Hier soir, Karl Lagerfeld est venu en personne inaugurer son exposition « One Man Shown » au Tri Postal. Véritable mythe dans le milieu de la mode, le styliste-photographe que l’on dit diva, a été charmant.

« C’est une diva. On ne peut même pas l’approcher. Il refuse de serrer la main aux gens. Il est maquillé comme un pot de peinture, tout blanc, comme à la cour de Louis XVI. Il se déplace dans un 4×4 doré. À tous les coups, il ne viendra pas… » Tout ce qu’on n’a pas entendu hier soir avant l’arrivée de Karl Lagerfeld à Lille ! Tant de rumeurs, c’est dire si l’homme est un mythe. Et c’est vrai qu’il a commencé la soirée sur les chapeaux de roue. Attendu pour le vernissage de son expo « One man shown » à 18h30, Monsieur Chanel n’est arrivé qu’à 20h10. La faute aux bouchons. C’eM pourtant près de 3000 personnes qui avaient franchi les portes du Tri Postal pour le voir. En vrai. Beaucoup ne sont pas restés. Les autres étaient ravis. « Merci à Martine Aubry pour son accueil. je ne connais pas bien Lille mais je connais son histoire. Et quand j’étais jeune j’y ai travaillé, chez Tim-whear ». Quelques phrases au micro, quelques poses pour les nombreuses personnes armées d’appareils photos dans la foule, et puis c’est tout. Auparavant, Martine Aubry aura publiquement rendu hommage à Karl, « le plus grand styliste d’aujourd’hui, qui est aussi un très grand photographe ». Et d’ajouter à celui qu’elle appelle « cher maitre » « vous êtes pour nous tous un style, une élégance ». Et toc : trois bises claquées sur les joues, pas si maquillées que ça. Faut se méfier des rumeurs. S’ensuit un petit tour dans l’expo sous le crépitement des photographes. A chaque fois, Karl tient la pose, les mains accrochées à son gilet élégamment entrouvert, les lunettes noires tranchant avec le blanc de sa chevelure. L’homme tient à être impeccable. Tout le temps. Et ne sourit pas. « Pour se donner l’air méchant« , glisse-t-il à Martine Aubry.

« Une peau stretchée !»

Que, pense-t-il de la mise en  et que Martine scène de ses clichés du top model Brad Koenig, déjà exposésBerlin en 2006 ? « Je trouve que c’est une très belle surprise. Le lieu n’est pas très haut de plafond. à Berlin c’était gigantesque, et c’était aussi un tri postal! » Coïncidence. Son travail photographique symbolise à la fois la métamorphose et la fuite du temps. Est-il inquiet de voir s »écouler si vite les années ? « Ce n’est pas une inquiétude, nous confie t’il avec ce léger accent, mais un constat qui donne la valeur au temps. Rien ne dure ». L’homme et cultivé. Il a d’ailleurs une librairie, dans  le 7ème arrondissement, rue de Lille à Paris, et que Martine Aubry affectionne.  Homme de lettres, homme d’images. L’artiste est il le même homme dans la peau du photographe que dans celle du créateur ? « Je n’ai qu’une peau…que j’ai strechée ! plaisante t-il. L’un inspire l’autre ». Karl évoque ses multiples casquettes. « Le secret du bonheur, c’est de ne pas comparer ». Très accessible tout le long de l’entretien; il brise l’image glacée que l’on avait de lui. Faut se méfier des images. D’ailleurs, à ce sujet il nous avoue que «Martine Aubry gagne beaucoup à être vue. Elle a une espèce de charme qui disparaît quand on la voit en photo. Elle a une très jolie peau ». Il nous glisse qu’il aimerait la prendre en photo. Avant de lui dire en personne. Et se permettre de complimenter sa tenue. « Ses pantalons sont mieux coupés que ceux de Mme Merkel ou Mme Clinton ». Quelle élégance…

Laurie Moniez

Nord Éclair du 13 juin 2008

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.