ARRÊT SUR IMAGES LA PHOTO S’EXPOSE À LILLE
Les Transphotographiques, septième du nom. Depuis 2001, le festival a acquis ses lettres de noblesse : dans le domaine de la photo, on ne fait pas mieux dans la région. Le public vient de loin pour admirer des artistes qu’on ne voit pas partout ailleurs. Cette année, c’est la mode qui sera à l’honneur pour un mois et demi de clichés.
LA MODE SOUS UN AUTRE ANGLE
Clichés photographique, certes, mais pas cliché pour autant. Dans Transphotographiques, le préfixe indique une autre idée de la photo. Et cette année encore, les organisateurs donnent d’un thème presque évident une autre lecture. On ne croisera donc pas de mannequins à tous les coins de galeries, pas de strass sur toutes les têtes : le festival se veut original, comme le précise son directeur, Olivier Spillebout : »On voulait transgresser ce qu’on s’attendait à retrouver. » C’est un locus assez large sur la mode que nous propose le festival, ancrant ses expositions dans une tradition de l’industrie textile qui a marqué la région. « Nous avions l’envie de développer ce thème depuis des années, commente encore Olivier Spillebout. Tout doucement est née cette idée par rapport à la photo de mode. En plus, nous sommes dans le Nord, terre de la vente par correspondance, du textile. » Les écoles, les créateurs, l’es-prit mode est bien présent dans la région. Quoi de plus normal alors de trouver parmi les événements de ce festival une exposition consacrée à La Redoute ?
SOUS LE SIGNE DE L’INTERNATIONAL
Mais loin d’être cantonné à la région, le festival des Transphotographiques est au contraire tourné vers le monde. « La vocation internationale est de plus en plus grande, indique Bertrand de Talhouët, président du festival. Cette année, la moitié des artistes sont étrangers. » L’Italie, la Pologne, la République tchèque, l’Espagne sont notamment représentés pour la septième édition des Transphotos. « C’est un rendez-vous bien installé, il va de succès en succès, analyse Bertrand de Talhouet. Il a, de plus, une mission forte rendre accessible la photographie, avec un ancrage régional et local et une ouverture internationale. » Avec ses 34 expositions — dont 12 inédites —, dans 20 lieux différents présentant en tout 137 artistes, les Transphotos devraient une fois encore transformer l’essai en 2008. Autre mission du festival :la pédagogie y a une dimension sociale, éducative et promotrice dans ce festival », lance son président. Des conférences, des ateliers, des stages sont là pour permettre au quidam de toucher un peu à la focale. Et pour ce qui est de l’accessibilité au plus grand nombre, voilà un festival qui est entièrement gratuit.
PUBLIC ET RECONNAISSANCE
Les professionnels fréquentent également assidûment les Transphotographiques, débutées depuis le 15 mai. La preuve par les médias, et en particulier le magazine spécialisé dans le domaine : « Photo ». Si son numéro de mai consacre sa une et une trentaine de pages au festival de la métro-pole lilloise, ce n’est pas un hasard. Olivier Spillebout savoure cette notoriété, lui quia gagné le concours amateur lancé par l’organe de presse écrite en 2000, avant de créer le festival. « Ils ont toujours été attentifs à notre parcours, mais ils ont été durs à convaincre. le pense qu’ils ont été sensibles à la thématique de la mode. Et puis, chaque année, je revenais à la charge, ils ont dû se dire « Pour être tranquilles, on va le faire ! » s’amuse ce passionné. Résultat un partenariat qui en dit long sur le parcours des Transphotos en sept années d’existence. Une « vraie reconnaissance », pour le directeur du festival. Et puis, une exposition, au rez-de-chaussée du Tri Postal, qui propose de redécouvrir les plus belles couvertures du magazine et un « coup de projecteur sur le plus grand concours photo du monde. Chaque année, ils reçoivent 60 000 photos. Là, on présente les résultats du dernier concours ». Il aimerait pouvoir présenter plus régulièrement ensuite les résultats du fameux concours à la Maison de la photographie. Bref, le festival a acquis depuis sept ans notoriété et accueil du public, mais ne s’arrêtera pas là. De plus en plus connu et reconnu et de plus en plus en vue.
Marie Tranchant, A Nous juin 2008