Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Photographier l’invisible : un atelier photographique à Bruay-sur-Escaut pour sensibiliser aux violences intrafamiliales

Photographier l’invisible : à Bruay-sur-Escaut, la photographie au service de la sensibilisation

À Bruay-sur-Escaut, la Maison de la Photographie a mis en place un atelier photographique sur les violences intrafamiliales, en réponse à plusieurs faits récents ayant profondément marqué la commune.
Animé par le photographe Pierre-Jean Moreau, ce projet collectif est soutenu par l’Etat et la municipalité. Il propose d’utiliser la photographie comme outil de sensibilisation et d’expression, afin de rendre visible l’invisible et d’ouvrir un espace de dialogue autour de la solitude, de l’isolement et du silence qui entourent la violence.

Faire prendre conscience, autrement

Comment, lors d’un atelier photographique, faire prendre conscience de la violence sans la représenter frontalement ?
L’objectif du projet était double : accompagner les personnes concernées dans la reconnaissance de situations anormales, et sensibiliser le public à la détection des signes de la violence.

Ainsi, le travail s’est articulé autour de deux axes forts :

  • « Ce qui se passe avec moi n’est pas normal »
  • « Alerter sur ce que l’on observe »

Ces thématiques ont permis d’aborder la solitudel’isolement et la violence, tout en cherchant à construire une parole visuelle partagée.

Atelier “Photographier l’invisible” – explorer la suggestion pour parler de la violence autrement.

La suggestion et la narration comme outils de création

« On s’est vite rendu compte qu’il était très difficile de représenter la violence, explique le photographe et vidéaste Pierre-Jean Moreau, qui a animé les séances. C’est un sujet complexe à mettre en scène, et souvent maladroit quand il est montré de façon frontale. Donc on va plutôt travailler sur les traces, sur la suggestion, sur la narration, pour provoquer chez le spectateur une réflexion à partir d’une photo qui lui suggère quelque chose, plus qu’elle ne le montre. »

Enfin, plutôt que de chercher à choquer, les participants ont opté pour une approche sensible et poétique, où le non-dit et le détail deviennent porteurs de sens.

Rendre visible ce qui est tu

À travers leurs photographies, les participants rendent visible ce qui reste souvent tu.
Et chacun a trouvé sa propre manière d’exprimer l’indicible, entre pudeur et engagement.
Les images produites témoignent d’une vision personnelle et mesurée, invitant le spectateur non pas à subir l’image, mais à réfléchir à ce qu’elle raconte.

Les participants traduisent en images l’invisible et le non-dit, entre pudeur et engagement.

Une démarche collective et engagée

Cet atelier s’inscrit dans la volonté de la Maison de la Photographie d’utiliser la création visuelle comme outil de lien social et de réflexion citoyenne aux côtés des structures qui accompagnent les public. Et ici c’est le CCAS de Bruay-sur-Escaut qui est partie prenante.


Enfin, à Bruay-sur-Escaut, la photographie devient ainsi un moyen d’expression et de prévention, un espace où l’on peut parler autrement de ce qui blesse.