La Maison de la Photographie désormais dos au mur
Dans un courrier cosigné par la Région, le Département du Nord, la MEL et la Ville de Lille, on apprend que la table ronde du 16 février, dédiée à la structure dirigée par Olivier Spillebout, a accouché d’un accord : c’est non pour participer au financement du quotidien, oui pour une aide au festival des Transphotographiques 2018. Avec une exigence : que l’association fasse preuve de « transparence financière, technique et artistique ».
L’étau se resserre inexorablement. Il y a un mois, la majorité municipale décidait de suspendre la subvention annuelle de 130 000 € à la structure culturelle, inquiète sur le plan juridique d’entretenir une activité déficitaire. Le 16 février, une table ronde pour tenter de trouver des solutions sur le plan financier, initiée par le Département du Nord et autour de laquelle se sont également assis la Ville, la Région, la Métropole européenne de Lille (MEL) et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), a débouché sur un courrier signé par ces institutions (hormis la DRAC), et que nous nous sommes procuré (1). En résumé ? Les différentes parties refusent de verser de l’argent pour le fonctionnement de la structure, mais s’engagent, si l’association transmet des informations « d’un même niveau » à toutes les parties, à subventionner le festival des Transphotographiques 2018, chacune à hauteur de 30 000 €.
« S’inscrire dans le droit commun des associations »
Si le Républicain François Kinget dénonçait en conseil municipal « un assassinat culturel sur fond de querelle politique », tout le monde s’est finalement rangé derrière le point de vue de la Ville, donc, qui n’a pas bougé de position depuis mais assure qu’elle mettra « un lieu à disposition et les moyens humains nécessaires » pour le festival. Seul le Département fait entendre une note légèrement dissonante. « C’est vrai que la situation nous interpelle, souffle Jean-René Lecerf, son président. On n’a pas tous eu les mêmes renseignements, on aimerait être sûrs des éléments. Mais je souhaite qu’on donne une chance à cette structure. Si on braque l’ensemble des aides sur le festival, c’est prendre un vrai risque sur sa pérennité. »
Antoine Placer, Voix du Nord 2 mars 2018 (illustration Pierre Le Masson)