Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Voix du Nord : La Maison de la photo réduit la voilure et s’accroche aux Transphotos

Après le gel de sa subvention municipale, le 26 janvier, l’association a pris des mesures drastiques. La Maison de la photographie de Lille n’est plus ouverte qu’un dimanche par semaine. En attendant le résultat d’un nouveau tour de table des financeurs publics, la structure passe en mode survie, et dit vouloir jeter toutes ses forces dans l’édition 2018 du festival Les Transphotographiques.

Tenir bon. La Maison de la photo a le couteau sous la gorge depuis le report par la ville, le 26 janvier, de sa subvention annuelle de 130 000 €. Elle a donc décidé d’un coup de rabot drastique : elle passe de quatre à un seul jour d’ouverture par semaine. Pour découvrir la belle expo Antanas Sutkus, ce sera le dimanche après-midi ou rien. Quant à la prochaine exposition consacrée à la chorégraphe Karine Saporta, elle va être phasée dans le temps.

« Avec les tripes »

Mais pour le reste, l’association n’entend pas lever le pied. Quand bien même le gel du soutien municipal, au moins jusqu’en avril, fait peser une lourde hypothèque sur des équilibres budgétaires déjà fragiles. « On y va avec les tripes », clame Olivier Spillebout. Les Transphotographiques 2018 auront bien lieu, affirme le directeur. La tâche ne s’annonce pourtant pas aisée : outre les questions de gros sous, la Maison de la photo devra trouver un lieu. Le Tripostal, qu’elle avait investi en 2016 avec l’expo Capa, lui est cette fois refusé par la mairie. « Quelle que soit la date demandée », s’indigne Olivier Spillebout, en relevant que l’association Lille3000 n’a pas ce genre de problèmes. La ville, elle, soutient en défense qu’aucun projet clair ne lui a été présenté.

Un autre front est ouvert cette année pour la structure fivoise : le futur Institut européen de la photographie, annoncé et voulu par Xavier Bertrand. Lors d’une récente table ronde à la Maison de la photo, l’animateur du débat a ainsi résumé l’équation : « L’IEP avance vite. Sera-t-il une locomotive, qui tirera tout le monde, ou un rouleau compresseur qui écrasera tout sur son passage ? » L’association n’est pas en rade : elle a intégré l’un des deux comités d’experts chargés d’accompagner la naissance de l’Institut. Pour monter en compétence et se tailler une place dans un paysage photographique mouvant, la Maison de la photo veut se doter avant la fin de l’année d’un département « design et image » (nom de code « seen »), « en complémentarité avec l’IEP ».

Sur un malentendu…

Méthode Coué ou pas ? La Maison de la photo jure « avoir confiance en l’avenir ». Elle s’accroche aux déclarations de Martine Aubry. Au conseil municipal du 26 janvier, le maire, tout en justifiant le report de la subvention, a réitéré son soutien à l’association. Olivier Spillebout prend l’élue au mot. Et émet, par voie de communiqué, l’hypothèse cocasse que toute l’affaire se résume à « une erreur manifeste d’appréciation » de la municipalité. Un malentendu, en somme. Martine Aubry, elle, a préféré brocarder « une petite affaire politicienne ».

 

Voix du Nord du 12 février 2018

 

La dernière édition des Transphotographiques, c’était Capa en 2016. La Maison de la photo, dans la tourmente, entend maintenir l’édition 2018. PHOTO PIB