Dernier week-end des Transphotos à Lille : quatre raisons d’y courir
Les portes du TriPostal de Lille se referment demain soir sur les Trans 2016. Il n’est pas trop tard pour se ruer sur l’expo-phare du festival de photographie. En ne ratant pas les incontournables.
Pour le ciel des Alpes.
Oubliez la guerre en noir et blanc. Robert Capa fut aussi un chasseur de couleurs. L’accrochage Capa in Color explore cette facette méconnue du grand photoreporter. Bogart grillant une cibiche avec Peter Lorre, des marins boxant sur un navire militaire. de belles gens dévalant les pistes enneigées, les couleurs vibrantes fixées sur pellicule Kodachrome confèrent à ces vues sexagénaires une troublante jeunesse. Incontournable.
La couleur confère aux vues sexagénaires de Capa une troublante jeunesse.
Pour l’Amérique.
Quand il ne sillonnait pas le monde, le photo-journaliste Jean-Pierre Laffont capturait le rêve américain et son envers. Mohamed Ali comme les travestis de Broadway, la construction des Twin Towers comme la ruine des paysans. la première Gay Pride comme les gangs new-yorkais. L’ébouriffante rétrospective qui lui est consacrée balaie trente ans de petite et grande histoire des États-Unis. L’autre baffe des Trans.
Pour s’élever.
De loin, on dirait des toiles abstraites. De près. surprise. ces compositions savantes sont des photos aériennes. Pas des panoramas de cinoche à la Yann-Arthus Bertrand. mais des lieux banals. friches. toits, voies ferrées.
Ce qui les rend fascinants ? Non pas Photoshop. mais la sensibilité très picturale de Jérémie Lenoir.
Pour voir grand.
Parmi les jeunes pousses de la Bourse du talent, avouons un faible pour Laurent Kronental. Le trentenaire confronte la solitude des per-sonnes âgées à l’immensité des grands ensembles HLM. Ses décors renversants évoquent Metropolis ou les dessins de Schuitten. C’est la banlieue parisienne.
Sebastien Bergès
Voix du Nord du 30 juillet 2016