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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Voix du Nord : Thomas Muselet expose son univers « Fantastic » à la Maison de la photo

Thomas Muselet expose son univers « Fantastic » à la Maison de la photo

Quel pourrait bien être le lien entre la batterie, l’armée et la photographie ? Aucun, me direz-vous. Il en est pourtant un qui a côtoyé ces trois univers, avec toujours le même succès. C’est Thomas Muselet, 34 ans, aujourd’hui photographe et créateur numérique. Il sera prochainement à l’honneur à la Maison de la photographie pour l’exposition « Le Fantastic de Thomas Muselet ».

Avec son style si original et son imagination débordante, Thomas Muselet présente le profil parfait pour incarner l’un des héros de Fantastic. Il y a dix ans, lui-même ne l’aurait certainement pas cru si on lui avait dit qu’il ferait partie des trente-quatre artistes à exposer dans le cadre de Lille3000. «  j’ai commencé ma carrière comme musicien-batteur en jouant dans pas mal de groupes, puis en 2004 j’ai pris un grand virage en m’engageant dans le renseignement militaire. Il y avait une cellule photo là-bas et c’est là que j’ai appris les bases. »

« Ce qui me plaît le plus, c’est ce côté artisanal et indépendant à la fois. J’aime tenir les rênes. »

Ce fut donc une révélation pour le jeune homme, qui, rapidement, s’est pris au jeu, photographiant ses amis musiciens dès que l’opportunité se présentait. Puis les musiciens sont devenus des magiciens, des comédiens, jusqu’à ce jour de 2007 où, à l’aube de ses 30 ans, Thomas Muselet décide de quitter l’uniforme. « La photo commençait à prendre pas mal d’ampleur. J’y ai investi beaucoup de temps et beaucoup d’argent et j’ai décidé de me mettre à mon compte en tant que photographe professionnel. »

De l’armée, il a acquis la rigueur. Une rigueur qui se ressent dans ses travaux. « On peut notamment la retrouver lorsque je prépare un projet », avoue-t-il. De la musique, il a gardé cette envie de composer et de créer, que l’on retrouve dans ses portraits parfois loufoques et décalés.

Des projets qui pleuvent

Autodidacte, Thomas Muselet a rapidement été attiré par le côté artistique et technique de la photographie, mais pas seulement. « Ce qui me plaît le plus, c’est ce côté artisanal et indépendant à la fois. J’aime tenir les rênes. » Une indépendance qui permet à l’ex-batteur de gérer son agenda à son gré, alors que les propositions n’en finissent plus de tomber. « Je finis un projet, j’en ai cinq qui arrivent. C’est soit le salon de la photo, soit une expo, soit un voyage… » La rançon de la gloire pour le trentenaire, facilement reconnaissable à son chapeau dont il ne se sépare jamais, et surtout à son style atypique. Modeste, il assure ne rien avoir inventé en termes de technique : « J’ai appris via internet, par les magazines et les bouquins. Puis j’ai fait ma sauce. » Là en revanche où Thomas Muselet se distingue des autres, c’est par sa mise en scène et son univers si particulier. « Il n’y a qu’avec cela que l’on peut se démarquer. La technique, on pourra toujours me la reprendre, mais les idées, personne ne peut me les piquer. » Son univers original et insolite, mais aussi son travail acharné, ont fait la réussite du jeune photographe, qui s’épanouit cliché après cliché. « Je pense que j’ai vraiment trouvé mon truc », concède-t-il à propos de la photographie. Ainsi, les ambitions et les projets ne manquent pas pour le natif d’Haubourdin, qui jongle avec aisance entre les projets. Cet art de jongler, c’est peut-être du cirque qu’il le tient, un domaine qui le passionne et qu’il aimerait découvrir en profondeur. « J’adore les clowns. j’ai photographié le successeur officiel de Charlie Chaplin, d’après le New York Times. C’est un monde très coloré, ça va dans tous les sens. » On devrait ainsi retrouver quelques clowns à la Maison de la photographie, parmi les quarante tableaux de son exposition « Frigos ». Les chefs de la région seront également à l’honneur avec des clichés destinés à un calendrier 2013, réalisé avec Yannick Hornez. Depuis 2004 et ses premiers clichés, Thomas Muselet en a fait du chemin. S’il passe encore une partie de son temps dans son studio de Douai, son talent lui a ouvert les portes de la Californie et de Taïwan notamment.

« La technique, on pourra toujours me la reprendre, mais les idées, personne ne peut me les piquer. »

L’homme s’imaginerait volontiers poursuivre son tour du monde. « Voyager c’est mon but, j’ai commencé régionalement, puis nationalement et maintenant internationalement. Le rayon s’élargit géographiquement et dans le style aussi. J’étais d’abord cantonné au monde du spectacle et désormais on vient me chercher pour mon style, mais dans d’autres domaines. » Pas de doute, la patte Thomas Muselet est née.

Marie Bourey, Photo christophe Lefebvre

Voix du Nord du 4 novembre 2012

Thomas Muselet met en scène quarante portraits à l’intérieur d’un frigo.