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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Nord Éclair : L’oeil et la griffe de Thomas Muselet

L’oeil et la griffe de Thomas Muselet

Ce soir, c’est portes ouvertes dans le frigo de Thomas Muselet ! Ce jeune photographe retoucheur lillois présente sa première exposition consacrée à l’un de ses travaux personnels : une série de portraits délirants réalisés dans un réfrigérateur désossé. Rencontre.

Ya quoi ce soir à manger… ? Des femmes panthères et un reste de camembert. Un Grolandais et son assiette de canards plastifies ? Un chef doublement étoilé « ‘ et une conserve de petites pépées… loin des portraits conventionnels, le photographe Thomas Muselet a mis deux ans pour monter une série de 39 photos frigo .. Après avoir désossé un réfrigérateur, il a eu l’idée de faire poser des artistes. chefs, clowns au milieu de rayonnages remplis d’accessoires miroirs de leur personnalité. Quelques heures de retouche plus tard, la collection de photos frigo explosent à l’oeil du public amusé par la folie, la couleur et la luminosité de son univers.. « Ce qui me démarque, ce n’est pas la technique, nous répond Thomas Muselet, 34 ans, discret lillois. Je n’ai rien inventé, mais les idées c’est plus délicat… »

Du renseignement militaire à la photo de chefs…

Des idées qui s’arrachent aujourd’hui. Cette expo intitulée  » Le Fantastic de Thomas Muselet » n’est qu’une partie visible de l’iceberg. Car le bonhomme est un acharné, un besogneux, un rigoureux. Il multiplie les projets et les collaborations. De retour de Taiwan, il remonte dans l’avion direction les USA pour une série d’images sur les très grands vins français. À peine le livre de cuisine achevé avec son ami Yannick Hornez qu’il songe déjà au deuxième volet. Le calendrier des chefs 2013 du Nord est tout juste imprimé qu’il prépare un nouveau projet perso en Slovaquie .. Et ça fait deux ans que ça dure. Avant cela. Thomas Muselet a vogué entre la scène musicale et les fosses de l’armée. « Ma première profession, c’était musicien batteur pendant six ans. »

Un intermittent du spectacle. toujours sur les routes, aux côtés de Jef Kino notamment. Et puis en 2004, c’est le grand virage. Après son service militaire (musicien au 43e RI), il s’engage dans les forces spéciales de l’année de terre. Parachuté derrière les lignes ennemies. il s’enterre dans des caches pour prendre des images. Il découvre alors les principes de base de la photographie. « Mon père est un amateur averti mais il ne m’avait pas initié.. » Aux côtés des militaires, il pousse à l’extrême cette rigueur innée. Et en 2007. il se lance dans sa nouvelle passion. « L’Armée, ce n’était par moi au final« , Ses potes musiciens ou magiciens passent sous son objectif pour des affiches ou des pochettes d’albums. Le nez dans les livres, il travaille son style. »La presse est venue après. J’ai fait ma première couverture pour Chasseur d’images sur le thème « osez la retouche photo ». Ils ont cru que j’étais graphiste mais il y a un gros travail de photographe derrière. »  Sur son site Internet, certains making-of dévoilent les conditions de prises de vue. Les décors soignés; les accessoires, choisis avec un souci du détail étonnant; les modèles, aux positions parfois ubuesques. Et puis il y a la lumière, part importante de sa griffe. « Je me prends la tête sur la lumière et j’ai investi beaucoup d’argent dedans. Aujourd’hui, je suis partenaire de Profoto, du matériel de pros. »

… et des clowns à Indiana Jones

Reste enfin le travail de retoucheur. Des heures passées devant un écran pour donner une ambiance fantastique à ses images. « J’ai été élevé à la Spielberg, E.T. et autres Indiana Jones. Et c’est vrai que, là où je m’éclate, c’est dans le style Indiana Jones. » Thomas Muselet rêve aussi de monter un sujet dans l’univers du cirque du monde entier et des clowns. Une manière aussi de rendre hommage à un clown nordiste qui l’a aidé à démarrer dans le milieu de la photo : Yannick Hornez, clown et chroniqueur culinaire, lui a ouvert les portes du magazine NordWay. « Tout ce qui m’arrive. c’est un concours de circonstances et des rencontres. » Les proches de Thomas Muselet. jeune papa de Mathilda. bientôt 3 ans, disent aussi que c’est la suite de beaucoup de travail ces cinq dernières années. Le fruit de son labeur sera ce soir à déguster dans le frigo…

Laurie Moniez

Nord Éclair du 23 novembre 2012

 

Thomas Muselet. un photographe-retoucheur a la rigueur extrême et aux idées délirant

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.