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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Le Soir : Les découvertes magiques du Tri postal

Les découvertes magiques du Tri postal

Si la découverte d’univers singuliers vous motive plus que l’univers des stars, c’est aux étages du Tri postal que vous trouverez votre bonheur. Au premier, on découvre le travail très personnel de Stephen Gill. S’installant au pied de l’écran, celui-ci photographie dans la pénombre le public des salles de cinéma. Etranges images où les personnages semblent en mouvement alors qu’on s’attend à les trouver figés devant le film.

On poursuit sur la même route avec Stephan Zaubitzer qui photo- graphie en Afrique, à Cuba, à Madagascar, les salles de cinéma locales, parfois en plein air. L’écran, le lieu, le public, le vendeur de tickets, le projectionniste, rien n’est oublié dans ces images en couleurs aux très belles ambiances nocturnes.

Entre le trouble et l’angoisse

Plus angoissant, Denis Lenoir photographie en noir et blanc des intérieurs qu’il éclaire à la lampe torche. Titrée Les maisons ne dorment jamais, sa série dégage quelque chose d’inquiétant comme un bon vieux film d’angoisse à la Hitchcock. Au même étage, on découvre la série Mère et fils de Vincent Godeau. Après avoir invité des mères à poser avec leur fils, en se mettant en scène comme ils l’entendent, il associe aux portraits réalisés des images de film aux mêmes tonalités. Troublant. Mais pas autant que l’invraisemblable univers de Thomas Dellacroix et Agnieszka Delfina. Photographie, installation, vidéo, film super 8, le duo fait feu de tout bois pour se réinventer un monde sorti tout droit du cinéma. Une salle entière est consacrée à Marilyn dont Agnieszka Delfina reprend le rôle dans diverses photos mythiques, mettant en avant le caractère tragique de son parcours.

Dans la salle suivante, le duo incarne une multitude de stars : Keaton, Chaplin, James Dean, Dietrich, Louise Brooks, Greta Garbo… Au centre du dispositif, une projection de petits films réalisés et interprétés par le duo dans tous les styles imaginables. Du délire.

Un peu plus loin, on est instantanément séduit par le travail d’Elzbieta Jablonska montrant trois femmes anonymes costumées en Superman, Spiderman et Batman. Dans des décors d’intérieur banal, un enfant sur les bras, elles jouent simplement leur rôle de super-héros du quotidien. Superbe.

A l’étage supérieur enfin, on découvre deux larges ensembles égale- ment passionnants. Françoise Paviot présente « Ce qui bouge ne se voit pas », sorte de méditation par l’image sur le mouvement, sa décomposition, la notion de temps qui passe.

A côté, une sélection d’œuvres du Frac Nord-Pas de Calais est présentée sous le titre L’image a toujours le dernier mot. Routes de Lee Friedlander, étrange panoramique de Jeff Wall, installation troublante de David Claerbout… la magie fonctionne à plein. L’image, c’est sûr, a toujours le dernier mot.

JEAN-MARIE WYNANTS, Le Soir du 30 mai 2007

« Supermother » : émouvante et irrésistible. PHOTO ELZBIETA JABLONSKA.

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Depuis 1997, l'Atelier de la Photo, devenu en 2003 la Maison de la Photographie, présente à Lille le meilleur de la Photographie internationale, tout en soutenant la création régionale et la pratique amateur.