Voix du Nord : Regard de Vasco Ascolini sur l’incertaine folie
« Le vernissage des amis de l’Italie » au palais Rihour, à Lille
Au palais Rihour, l’exposition des Transphotographiques « Une incertaine folie », signée Vasco Ascolini, nous emmène dans le monde trouble des hôpitaux psychiatriques d’autre-fois. Les photos sont certes prises en Italie, mais les lieux n’ont ici qu’une importance relative. Vasco Ascolini explique combien, tout enfant, il a été marqué par ces gens dont on disait qu’ils étaient « fous » et qui se retrouvaient enfermés dans des hôpitaux. Parfois, simple-ment, parce qu’ils gênaient les familles… Jusqu’alors, est venu expliquer à son tour Georges Vercheval, commissaire de l’exposition, Ascolini, un maître pour toute une génération de jeunes photographes italiens, était plutôt un habitué des plateaux de théâtre ou des espaces architecturaux. De fait, les images qu’il est venu présenter lors d’un vernissage où s’étaient retrouvés « tous les amis de l’Italie » (dixit Olivier Spillebout), sont à la fois fortes et lointaines. Fortes, parce qu’on est ici à la limite de l’univers de la prison, voire des salles de tortures qu’on n’ose pas imaginer. Lointaines, parce qu’elles semblent malgré tout comme extirpées du fond d’une réalité qu’on espère disparue. Mais ne soyons pas béats d’optimisme. A chacun, à partir de la visite, de faire son chemin. Par-delà des images qui tranchent avec les « Images of women », l’exposition inaugurale de Peter Lindbergh, voilà en tout cas une belle illustration de la pluralité des Transphotographiques. Mais aussi des fidélités avec la communauté italienne — l’événement ayant été monté avec le très actif consulat d’Italie mené par Carmela Gragnani Zompi.
Jean-Marie Duhamel
Voix du Nord du 25 mai 2003
Jusqu’au 15 juin, salle du Conclave du palais Rihour à Lille. Du lundi au samedi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h.

Des images fortes et lointaines arrachées à une réalité qu’on espère disparue. Ph. Alexis CHRISTIAEN