Grogne La Région Hauts-de-France a parié sur la culture… et personne ne veut que ça craque
À bientôt mi-mandat, le Collectif régional arts et culture (CRAC) se dit « déçu » par la mise en œuvre de la politique culturelle, à l’ambition unique en France, promise par le président de la Région. Un sérieux avertissement pour le président Xavier Bertrand, qui promet justement des actes concrets cette année.
La promesse d’une « co-construction »
Unique en France, la tentative menée dans la région est même citée en exemple ailleurs où le budget culture est presque partout en chute libre. Dans les Hauts-de-France, les acteurs culturels ne se contentent pas de figurer au casting de la politique culturelle régionale : ils participent à l’élaboration de son scénario. Une « co-construction », c’est l’engagement pris en janvier 2017 par le président Xavier Bertrand présentant au monde de la culture rassemblé à Douai ses orientations pour une région « encore plus créative et attractive ».
La mise en garde du CRAC
Deux ans après, le monde régional de la culture a le désagréable sentiment d’être écarté du jeu et se dit « déçu » : « L’année 2017 n’a pas été à la hauteur de l’ambition affichée », explique Patricia Kapusta, au Prato de Lille.
Le collectif pointe des difficultés de communication avec l’institution régionale et l’absence de garantie des financements : « Il n’y a pas de baisse mais on stagne, précise Vincent Dhelin, metteur en scène et délégué régional du Synavi (Syndicat national des arts vivants). De nombreuses structures mènent des projets reconnus avec peu de moyens, d’autres sont dans l’incapacité de se projeter sans vision à long terme. » La coopération transfrontalière piétinerait, pour Vincent Dumesnil du réseau d’art contemporain 50º Nord.
Si le budget a bel et bien augmenté, le CRAC estime qu’il bénéficie à des projets nouveaux impulsés par le président lui-même (le festival international Séries Mania prévu à Lille du 27 avril au 5 mai, l’Institut de la photographie sur le modèle des rencontres d’Arles…) « au détriment de l’écosystème régional existant ».
Claire Lefebvre
Voix du Nord du 13 mars 2018, article complet ici