Difficile de croire que, dans une autre vie pas si ancienne, Alain Longeaud faisait du noir et blanc. Car ce qui frappe l’œil dans la trentaine de clichés accrochés à la Maison de la photographie, c’est le jeu sur les couleurs, les contrastes, les variations de lumière, la « chromie » comme il dit.
« Ce qui est exposé ici me correspond parfaitement », indique le photographe. Une trentaine de clichés, le travail des trois-quatre dernières années, où cohabitent à doses égales familiarité et étrangeté. Une voûte céleste qu’on observe au fond d’une piscine, par la vitre d’un train ou au milieu d’une végétation luxuriante. Une couleur orange qui sourd par aplats. Un immense visage rigolard qui surgit dans la rue d’une ville asiatique.
« J’aime l’incertitude »
Quand il part aux quatre coins du monde, Alain Longeaud n’a aucune idée préconçue. « J’aime l’incertitude. Je vais dans des lieux que je ne connais pas. Je vais découvrir. Je vois quelque chose, je fais deux-trois photos, je passe à autre chose… » Les lieux déserts l’attirent, les lignes de fuite, un graphisme structuré.
C’est avec son travail de post-production, réalisé « à l’émotion », que l’artiste transforme la réalité et atteint son but : « Emmener celui qui regarde vers un ailleurs. » À chacun de faire son propre voyage dans cette terre inconnue.