Thomas Muselet à la Maison de la photo, à Lille : portraits décoiffants et épicés
Une idée géniale et beaucoup de savoir-faire. À 34 ans, Thomas Muselet s’impose comme l’un des photographes les plus originaux de la région.
Son univers est à découvrir jusqu’à vendredi à la Maison de la photo, à Lille. L’idée géniale, c’est d’avoir fait poser les sujets les plus divers dans le cadre immuable d’un frigo ménager. Frigo bourré d’astuces, de lumières, et de bricoles destinées à résumer la vie et les goûts du photographié. « J’avais remarqué que l’intérieur d’un réfrigérateur reflétait la nature des gens », raconte simplement Thomas Muselet. Autodidacte — il a découvert la photo à l’armée, dans le renseignement militaire ! le jeune homme vit de-puis 2007 de la mise en images d’artistes (supports de communication, affiches, etc.). Les frigos sont son premier projet personnel.
Gérant de club échangiste, DJ, clown… Pour le lancer, l’Haubourdinois choisit dans son carnet d’adresses les personnalités les plus atypiques : gérant de club échangiste, DJ, clown, Femmes panthères, culturiste… Ils sont aujourd’hui trente-neuf à parader sur les murs de la Maison de la photo, entre petits canards en plastique (Christophe Salengro), crayons de couleur (François Boucq), pizzas (DJ Se-rom)… Trente-neuf, et pas un de plus : Thomas Muselet a décidé de passer à autre chose, « en gardant la même ligne de conduite ».
Outre la mise en situation étonnante, le spectateur est bluffé par la qualité du travail sur la lumière et les couleurs, soupçonnant un gros travail de post-production. « Il y a 70 % de prise de vue réelle et 30 % de retouche », rectifie le photo-graphe. Cette même patte, irréelle et tape-à-l’oeil, fantastique et explosive, se lit sur la deuxième série présentée à Lille. « Yannick Hornez, que je connaissais comme clown, a commencé à collaborer au magazine Nordway pour une chronique gour-mande. J’y suis allé avec lui. » Le résultat : treize portraits de cuisiniers décoiffants et épicés, également réunis pour un calendrier.
C. P. Photo Stéphane Mortagne
Voix du Nord du 20 décembre 2012