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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Les drôles d’enquête de Monsieur Trentesaux

Monsieur le Rédacteur en chef,

Votre dernier article sensé révéler “les vraies raisons du divorce Aubry-Spillebout” constitue en réalité un véritable plaidoyer contre la Maison de la Photographie et son directeur que je suis, sans que vous m’ayez donné la parole pour réaliser ce que vous appelez une enquête. Chaque paragraphe concernant différents épisodes de ma vie et de mon engagement professionnel est truffé de fausses informations, d’imprécisions, et d’insinuations que j’estime diffamatoires et dégradantes.

Aussi je souhaite par ce droit de réponse, rétablir la vérité.

Sur la forme de cette “enquête”, j’observerai que vous avez visiblement volontairement fait fi de beaucoup de déontologie journalistique. Vous la prônez pourtant dans chacune de vos interventions lors de débats publics que vous organisez et dans de nombreux articles où vous prenez personnellement la plume, mais aussi dans les articles écrits par d’autres journalistes ou via un encadré, vous rappelez systématiquement les principes fondateurs de Médiacités.

Je vous cite :

“Il n’est évidemment pas dans l’intention de Mediacités de lyncher telle ou telle personnalité. Juste d’apporter des faits inédits, qui relèvent de l’intérêt général, ​en toute indépendance et avec le sérieux et la mesure nécessaires.​”​ ​Jacques Trentesaux, Mediacités du 15 juin 2018

Aussi, lecteur assidu de Médiacités, j’ai constaté qu’à de très nombreuses reprises, soucieux du contradictoire, vous rappelez systématiquement votre attachement à ce principe journalistique, vous déplorez que telle ou telle personne, faisant l’objet de l’article en question, ait été contactée mais n’ait pas souhaité répondre, par exemple dans l’article suivant, Encadré “En coulisse” du 13 juin 2019, signé de Jacques Trentesaux​ :

Médiacités a veillé à respecter le principe du contradictoire et sollicité très en amont Martine Aubry. Sur un sujet auquel elle porte tant d’importance – par tactique ou par conviction, peu importe -, il nous a étonné d’essuyer un refus et que la maire de Lille ne nous accorde aucun moment de son emploi du temps. De même, l’accès à la conseillère municipale déléguée Audrey Linkenheld ou au directeur général des services Michel Vayssié nous a été refusé, ce que nous déplorons vivement. Les motivations de ce refus demeurent obscures. Si le Beffroi a des reproches à formuler à Médiacités, il peut user de tous les moyens légaux pour cela – dont le droit de réponse prévu par le droit de la presse. Se murer dans le silence – voire sélectionner ses titres de presse, s’il s’agit de cela – serait une attitude d’autant plus déplorable que nous nous rapprochons d’une échéance électorale importante qui nécessite un débat public intense et contradictoire. C’est le socle de notre démocratie. C’est aussi sa grandeur.

Comment expliquer donc que vous, rédacteur en chef, érigiez vos valeurs à longueurs de parutions, et n’en respectez aucune s’agissant d’un article largement consacré à mon épouse et à moi-même. De la même façon et alors que la campagne municipale de Lille est suivie principalement par Alexandre Lenoir, c’est sur le sujet Spillebout, exceptionnellement que vous, rédacteur en chef de Médiacités, prenez personnellement la plume.

De l’avis de tous, cet article est assez fouilli et n’apporte aucun élément nouveau, il ne nourrit en rien le titre prometteur et perd le lecteur. Certainement que si vous aviez appliqué les principes que vous érigez systématiquement sur les réseaux et dans vos articles, vous auriez utilisé le contradictoire, vous m’auriez posé des questions et vous auriez confronté les réponses, pour tenter de faire émerger une certaine vérité.

Mais vous ne l’avez pas fait. Le nombre de fausses informations relayées dans cet article est impressionnant puisque c’est pratiquement dans chaque paragraphe. Vous réussissez cette prouesse d’avoir contacté “presque 20 personnes” (qui souhaitent rester anonymes, c’est bien pratique) sans avoir contacté le principal intéressé, notamment sur le volet Maison de la Photographie, à savoir son directeur, Olivier Spillebout.

Vous confessez dans votre article avoir interrogé Martine Aubry le 11 mars (en vous gargarisant d’ailleurs d’avoir enfin retrouvé un dialogue), alors même qu’il est de notoriété publique, que 90 % des rumeurs et attaques sur notre couple comme sur la Maison Photo viennent du Beffroi Lillois, et que nous avons les éléments pour le prouver. Vous n’interrogez que Martine Aubry alors même qu’après 2 ans de campagne pour les municipales, tout le monde peut imaginer à quel point ces témoignages ne peuvent qu’être partiaux et à charge.

Violette Spillebout elle, a été sommairement questionnée sur ce sujet, et vous a demandé de vous adresser à son mari, mais vous avez ignoré cette demande.

Raccourcis systématiques, témoignages uniquement à charge, déformation des faits, refus du contradictoire, et surtout un nombre sidérant d’erreurs ou de fausses informations dans cet article. C’est intolérable.

M’estimant diffamé et demandant un droit de réponse, vous m’avez poliment suggéré de m’orienter vers le formulaire “de commentaires” de votre site… encore une fois le contradictoire n’est pas vraiment souhaité, au point que vous m’expliquiez que le droit de réponse ne semblait pas justifié car l’article…. ne portait pas sur la Maison de la Photographie !

Troublant quand on calcule que le passage sur la Maison de la Photographie fait quand même 8354 signes sur un article de 18 000 soit pas loin de la moitié, et que dans les 3 questions posées à Violette Spillebout le 26 mai, deux concernait ce même sujet.


Réponses à vos 12 contre vérités :

Je vais maintenant répondre point par point aux accusations mensongères (il y en à 12), au récit orienté, pour systématiquement réécrire une réalité, la déformer et donner à mon histoire une tournure dégradante voir diffamante :

1/ J.Trentesaux : En 1999, le couple Spillebout jette son dévolu sur un espace municipal à l’abandon situé dans le quartier populaire de Fives. Olivier Spillebout cherche à se refaire après une première expérience professionnelle qui s’est très mal terminée à la tête d’un centre de fitness.

Nous avons investi le bâtiment (en ruine) au 18 rue frémy ​exactement en 1996 pour y faire notre habitation​, et y poursuivre ma précédente activité de centre sportif. Cette partie importante de ma vie, elle ne s’est pas “mal terminé” comme vous l’écrivez. J’ai effectivement, comme beaucoup d’entrepreneurs lillois, déposé le bilan pour des raisons qu’il est inutile de développer ici, et de la manière la plus responsable qu’il soit. Lorsque quelqu’un rebondit dans la vie avec un nouveau projet, lorsque un entrepreneur re-entreprend, on utilise pas l’expression “cherche à se refaire”, qui induit de la suspicion sur l’honnêteté de mes activités.

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2/ J.Trentesaux : Il imagine transformer les lieux en un espace dédié à la photographie. Un pari osé ! Mais qui fait mouche auprès de Martine Aubry. Rapprocher la culture des habitants défavorisés ? Voilà un projet qui l’enchante.

“​Mais qui a fait mouche auprès de Martine Aubry​” : C’est juste complètement faux et inventé. Martine Aubry pendant des années, et ça n’a commencé qu’en 2012, n’a souhaité soutenir que le festival des Transphotographiques, qui prenait place partout dans la ville et pas à la Maison de la Photographie (ou pratiquement pas au début). La première année du projet Transphotographiques s’est construite sous la dernière année de mandat de ​Pierre Mauroy en 2000 pour une première édition en mai 2001. Martine Aubry devenue Maire deux mois plus tôt, a pris le projet en cours et j’ai fait sa connaissance le jour de l’inauguration. ​Martine Aubry n’a jamais voulu entendre parler de la Maison de la Photographie avant 2012. Vous avez construit le premier volet politique de votre article sur des archives de presse (Voix du Nord, Le Parisien), c’est bien, vous auriez du faire de même ici et ​consulter nos archives​, ou à défaut me questionner directement.

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3/ J.Trentesaux : La Maison de la Photographie est une affaire de famille. Un temps, Violette Spillebout – née Dubourguier – fut secrétaire de l’association et sa mère trésorière. 

Encore une fois, “Une affaire de famille” donne une tonalité négative. La réalité est beaucoup moins croustillante : j’ai créé l’association l’Atelier de la Photo, qui est le nom officiel de l’association à ses débuts en 1997, avec des proches comme membre du bureau, comme le font beaucoup de porteurs de projets. A ses débuts, l’association animait uniquement un petit cercle photographique sur internet, sans aucune subvention publique les quatre premières années. Ensuite, rapidement, quand j’ai transformé son nom et son objet en Maison de la Photographie, avec le festival Transphotographiques, j’ai trouvé des présidents et des administrateurs engagés et représentatifs. “La Maison de la Photographie est une affaire de famille” atteint à la réputation de l’association et du fondateur que je suis. J’imagine que ces personnalités lilloises de renom ne font pas partie de la “vingtaine” de personnes que vous avez interrogées à mon sujet. Je suis pourtant sûr qu’elles vous auraient répondu avec plaisir.

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 4/ J.Trentesaux : Pour compliquer le tout, le couple Spillebout installe son domicile à l’étage et y fait beaucoup de travaux.

“​Pour compliquer le tout​”, là aussi, vous utilisez une expression accusatrice, installant le doute sur le bien-fondé de mes intentions. Vous écrivez à nouveau des choses fausses, car je n’ai pas installé mon domicile à l’étage de la Maison de la Photographie. C’est tout simplement l’inverse. ​J’ai mis à disposition une partie de mes locaux seulement à partir de 2003 à la Maison de la Photographie​, à l’étage, dans un bâtiment que je louais, puis que j’ai acheté à titre personnel. J’ai contracté des prêts personnels pour permettre le développement de l’association : j’ai construit mon habitation actuelle sur un troisième niveau du bâtiment qui m’appartenait, pour libérer les deux niveaux inférieurs au profit des expositions. ​Ainsi, la Maison de la Photographie n’a commencé à occuper les espaces du RdC qu’à partir de 2006 pour l’exposition Indianscope. ​Je vous invite à relire plus attentivement les pages historiques du site internet pour corriger vos recherches.

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5/ J.Trentesaux : L’association se tourne vers les collectivités – au premier rang desquelles la ville de Lille – desquelles elle tire la très grande majorité de ses ressources (97 % en 2005, 99 % en 2006, 82 % en 2007, 67 % en 2008…).

Et bien oui pour porter ce projet culturel au coeur de Fives, dont je suis très fier, et dont vous parlez peu, je me suis tourné vers les collectivités, et elles ont toutes répondu présent. En France, les associations culturelles qui agissent en médiation sur leurs territoires sont aidés par les fonds publics pour le faire, c’est une réalité. Je pense que mes actions, en amenant les plus grands artistes et les plus grandes expositions dans un quartier politique de la ville en grande souffrance, depuis 22 ans ont modestement contribué au rayonnement culturel de Lille, et même au-delà : métropole, région, eurorégion, et international.

A l’époque, l’association avait une volonté revendiquée, et parfois critiquée, de rendre l’accès à toutes les expositions, même les plus prestigieuses, gratuit, ce qui impliquait l’absence de billetterie et donc d’auto-financement. Puis les élus nous ont poussés, un peu plus chaque année à devoir augmenter notre autofinancement, et à faire payer les entrées à nos expositions, comme le faisait déjà Lille3000. J’ai à regret, mais conscient qu’il fallait aussi suivre les directives des collectivités, mis en place cet autofinancement. Je constate qu’aujourd’hui, que certaines manifestations repartent en sens inverse et font le “tout-gratuit”, comme Seriesmania, ou l’Institut de la Photo. Effectivement plus simple de faire gratuit quand on est lourdement subventionné.

Donc ici nous avons bien une part de vérité “se tourne vers les collectivités”, mais le reste de la phrase donne une lecture tronquée de la réalité : si la part des subventions publiques était bien supérieure à 80% jusqu’en 2010, vous omettez délibérément de préciser qu’elle n’a cessé de baisser depuis, pour arriver à moins de 50% dès 2014, et se réduire aujourd’hui à moins de 25%. Ce qui montre, dans une lecture positive, combien l’association a su renouveler ses ressources et développer son autofinancement de façon exemplaire et presque unique au sein du paysage culturel lillois et régional.

6/ J.Trentesaux : Or la tenue des comptes de l’association laisse à désirer et le fléchage des dépenses est imprécis. A quoi servent vraiment les subventions ? La situation est floue.

Là encore, une nouvelle phrase totalement fausse et diffamatoire.

La tenue des comptes de l’association n’a jamais fait l’objet de remarques de ses financeurs et partenaires en 20 ans. Je n’ai jamais reçu aucun courrier en ce sens. Les premières critiques ont surgi en 2018, depuis que Martine Aubry, sans doute confortée par l’arrivée de Xavier Bertrand sur le terrain de la photographie, a découvert l’implication politique de mon épouse, et a décidé d’en profiter pour supprimer la subvention de la Maison de la Photographie.

Pour être factuel, les comptes de l’association sont réalisés par un cabinet d’experts-comptables, et certifiés chaque année par un commissaire aux comptes. J’aurais volontiers tenu à votre disposition l’ensemble de ces documents annuels, qui sont transmis chaque année obligatoirement à tous les partenaires publics, dans le dossier de subvention de l’année suivante. Notre structure a été auditées deux fois par le cabinet Deloitte, en 2007 et en 2017. Là aussi, sur demande, ces rapports auraient pu vous être communiqués.

“​A quoi servent vraiment les subventions ? la situation est floue​” sont des affirmations complètement gratuites et diffamantes que vous n’appuyez sur aucune argumentation. Je vous précise que chaque année également, toutes les collectivités partenaires demandent à toutes les associations, dont la Maison de la Photographie, le rapport d’activité global de la structure, et l’évaluation de chaque projet. L’utilisation des subventions est bien clairement reportée dans ces documents, et n’a jamais fait l’objet d’aucune remarque.

Enfin, je vais vous dire à quoi servent les subventions d’une structure culturelle : à proposer des activités culturelles, tout au long de l’année. Expositions, rencontres avec les artistes, stages, conférences, évènements, médiation culturelle, aide à l’insertion… Là aussi, j’aurais volontiers tenu à votre disposition les magnifiques rapports d’activités de 2001 à 2019, qui sont en possession de la ville de Lille comme des autres partenaires.

Pour répondre à vos insinuations, tous les frais d’investissement sur le bâtiment dont j’étais le propriétaire, et dont la Maison de la Photographie est locataire, ont été financés depuis 1997 par des investissements personnels et principalement des emprunts bancaires, pour un montant total de 1,2 million d’euros.

7/ J.Trentesaux : Le dossier de la Maison de la Photographie empoisonne depuis longtemps l’atmosphère au Beffroi de Lille. Comment pourrait-il en être autrement ? La ville est le principal subventionneur d’une association structurellement déficitaire dont les dépenses principales servent à financer son directeur – mari de la directrice de cabinet – et les loyers versés au propriétaire des lieux – ce même directeur !

Là vous allez très loin. C’est diffamatoire, blessant, et irrespectueux de l’activité annuelle de ma structure, qui offre au public depuis 22 ans une programmation riche, variée, de haut niveau, à la Maison de la Photographie à Fives comme sur le territoire euro-régional. Les dépenses principales servent à la culture et à l’éducation artistique. Voilà la réalité que connaissent bien nos visiteurs et notre fidèle public. Je vous invite à partager avec vos lecteurs l’ensemble de ​la revue de presse de la Maison de la Photographie, sur ce ​lien​, et peut-être comprendrez vous mieux à quoi servent les subventions. Vos phrases insinuent que les subventions publiques seraient détournées de leur objet. C’est une accusation grave, qui ne peut être proférée de façon aussi légère dans un média local. Si vous m’aviez questionné, ou mon comptable, ou le cabinet Deloitte, vous sauriez quel a été mon salaire moyen sur les 20 dernières années : moins de 1000 euros. Si vous m’aviez questionné, ou mon comptable, ou le cabinet Deloitte, vous sauriez que les loyers versés ont toujours été volontairement estimés bien en dessous du marché, et surtout n’ont pas pu être honorés pendant plusieurs années par l’association. Ces loyers représentent une part de 13% sur les produits (subventions et recettes propres) de l’association. Ces loyers, pour une surface de 1500 m2, représentent une moyenne de coût locatif de 48 euros/m2/an. Le prix moyen à Lille étant de 161 euros/m2/an.

 8/ J.Trentesaux : Les services juridiques de la ville alertent à plusieurs reprises Martine Aubry des risques encourus, à l’image de cette note de la Direction du contrôle de gestion du 12 décembre 2012 que Mediacités a exhumée. Ce 18 décembre 2012, Martine Aubry convoque un contrôleur de gestion dans son bureau et le sermonne sèchement. Son tort ? Avoir « mentionné les risques économiques et juridiques d’une subvention » [à la Maison de la Photographie] dans le cadre du contrôle des délibérations dont il est chargé. La maire aurait évoqué à son encontre une « incompétence » et une « intuition de nuire », soutient-il dans un courriel d’alerte au syndicat municipal que nous reproduisons ci-après. La subvention, qui avait été retirée des projets de délibération le 21 décembre, fait sa réapparition et est votée en conseil.

Vous n’avez rien “exhumé”. La note évoquée ici a été produite en 2012, pour servir exactement à la vocation de ce à quoi elle est utilisée aujourd’hui. Je regrette que vous n’ayez pas fait ce nécessaire travail d’investigation et surtout encore une fois le contradictoire, ce qui vous aurait permis de recevoir d’autres informations et de challenger les explications de vos 20 anonymes, et de Martine Aubry. et notamment de pouvoir consulter une note en réponse faite par un avocat spécialisé, Maître J.Y Moyart.

L’objectif de cette note était très simple ; l’auteur l’a rédigée à la demande de Gérard Dumond, alors DGS de la ville (Directeur Général des Services), dont les relations professionnelles avec mon épouse, alors directrice de cabinet étaient mauvaises. Ce même DGS qui par contre en avait d’exécrables avec le Maire de Lille. Sur ce point, nombre de témoins en ville vous le rapporteront. Vous écrivez plus loin que Martine Aubry a usé plusieurs directeurs de cabinet, elle a aussi usé plusieurs Directeurs Généraux des Services.

Cette note avait comme seul but d’établir un rapport de force en la faveur du DGS ; c’est la raison pour laquelle Martine Aubry a parlé dans votre article “d’intention de nuire” dans ce mail écrit par ce contrôleur de gestion aux syndicats.

Le Maire a souhaité mettre fin à cette tentative de déstabilisation du DGS, en missionnant un avocat très connu sur la place Lilloise, Maître Jean-Yves Moyart, spécialiste en droit pénal, qui à l’époque torpillé complètement ladite note.

Voilà un extrait de cette note datée du 7 mai 2013, adressée à Martine Aubry :

“Madame le Maire,

Avec toutes mes excuses pour les délais écoulés depuis notre entretien, j’ai le plaisir de vous prier de bien vouloir trouver ci-joint la consultation que j’ai établie dans son prolongement, concernant l’éventuelle difficulté qu’aurait posé la situation de Madame Spillebout vis-à-vis de l’association Maison de la Photographie et d’un prétendu possible délit de prise illégale d’intérêt, dont je vous confirme qu’il est totalement inexistant.”

plus loin il conclut sur moi en ces termes :

“C’est d’ailleurs également le cas de la situation de son mari, qui ne pose aucun problème juridique particulier, la note était rédigée tout aussi étrangement sur ce point, semblant en soulever mais constatant dans le même temps que tout était “normal”…”

Vous remarquerez que le document du contrôle de gestion et surtout ses formulations, que vous avez donc produits dans votre article, ont même suscité un doute réel sur ses intentions, auprès cet avocat spécialisé en droit public.

Le statut de directrice de cabinet de mon épouse pouvait certes susciter des questionnements légitimes quant au lien avec mon activité associative, mais nos deux activités étaient connues, encadrées, contrôlées, et transparentes pour tous. Certains continuent d’ailleurs à penser que cela a été un atout pour mon projet culturel, je pense a posteriori que la fonction de mon épouse auprès du Maire de Lille m’a parfois empêché de défendre mes dossiers librement.

Vous érigez aujourd’hui cette note comme un élément supplémentaire pour accabler la Maison de la Photographie et nuire à la réputation de mon épouse, mais là encore votre enquête est incomplète et partiale.

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9/ J.Trentesaux : Ce même document, dont nous publions ci-dessus l’annexe, s’attarde sur la responsabilité qui pèse sur Martine Aubry elle-même, dans la mesure où la ville a manqué à certaines de ses obligations légales : A/ la municipalité n’a pas exigé de recevoir les copies certifiées du budget et des comptes de la Maison de la photographie ; B/ elle n’a pas récupéré de conventions signées pourtant obligatoires pour toutes les structures bénéficiant de plus de 23 000 euros par an ; C/ elle a accordé 100 % de la subvention en une fois alors que 30 % doivent normalement être versés à réception de ladite convention.

Il me semble qu’ici, vos accusations mensongères sont graves et entachent non seulement mon honnêteté mais celle de la Ville et de son Maire. Malgré les quelques pdf sensés prouver vos dires, personne ne peut tomber dans le piège de vos affirmations mensongères et sans aucune preuve.

a/ la municipalité n’a pas exigé de recevoir les copies certifiées du budget et des comptes de la Maison de la photographie : ​Faux. Chaque année la ville comme l’ensemble des collectivités est obligée par la loi et par son conseil municipal d’exiger l’ensemble des documents que vous citez, et les a reçus. J’ai beaucoup de reproches à faire à la Ville, et aux élus, absence de visions stratégique, élue à la culture qui ne connaît rien aux projets culturels, manque d’une politique culturelle pour la ville et pour les quartiers, à tel point que tout est sous-traité à Lille3000. Mais si il y a bien une chose qui est faite dans les règles, chaque année et depuis 2001, c’est la gestion administrative des dossiers de subventions par les services municipaux (culture et finance, qui réclament et analysent les bilan financiers, les rapport d’activités, et toutes les pièces obligatoires pour justifier la délibération du conseil.)

J’imagine que vous trouverez toujours quelqu’un en mairie, sous l’influence et l’autorité du Maire pour expliquer que la Maison de la Photographie ne faisait pas bien les choses ! Quand on supprime complètement la subvention de fonctionnement à une association après 20 ans d’existence, il faut bien fabriquer de sérieux prétextes.

Les rapports du commissaire aux comptes sont sans équivoque : la situation fragile actuelle de la Maison de la Photographie est due au désengagement brutal de la Ville de Lille. J’y ajoute que l’action du Maire pour entraîner les autres partenaires à se retirer a aggravé cette fragilité.

b/ elle n’a pas récupéré de conventions signées pourtant obligatoires pour toutes les structures bénéficiant de plus de 23 000 euros par an :

De nouveau faux. Comme il est nécessaire que les conventions de subvention soient signées pour déclencher le versement de la subvention, nous avons toujours veillé à signer rapidement. Je ne vois pas quel serait l’intérêt de notre structure à ne pas signer de convention. J’ai d’ailleurs en ma possession toutes les conventions signées chaque année entre la Mairie et de la Maison de la Photographie, depuis 2001.

c/ elle a accordé 100 % de la subvention en une fois alors que 30 % doivent normalement être versés à réception de ladite convention.

Là encore, une affirmation fausse, accusatrice et gratuite. Factuellement les subventions cultures sont toutes votées en deux fois, avec avance sur subvention de 50% et non pas 30 comme vous l’écrivez, votée en décembre ou janvier traditionnellement, puis un solde de 50% versé en cours d’année, sur production d’un certain nombre de justificatifs administratifs et financiers. Désolé, j’ai cherché, je ne trouve pas trace du paiement de 100% d’un coup d’une subvention au profit de notre association !

10/ J.Trentesaux : Autre risque juridique majeur : le délit de « comblement de passif » auquel s’expose une collectivité lorsqu’elle aide une association surendettée et en grande fragilité financière. Une fois de plus, rien n’y fait ! Les subventions continuent d’être votées, même si les montants se réduisent à partir de 2012. De plus de 200 000 euros par an jusqu’alors, ils passent à 135 000 euros en 2012 et dans les années suivantes. Au total, les aides accordées par la ville de Lille à la Maison de la Photographie s’élève à 1,591 million entre 2008 et 2019, selon les chiffres réunis par nos confrères de La Brique auprès des services de la ville.

Vos chiffres sont encore faux, et pour une fois vous êtes en dessous de la vérité : les subventions entre 2008 et 2019 s’élèvent très précisément à 1,715 million.

Je m’interroge à nouveau sur les pratiques de votre média, qui préfère s’appuyer sur des chiffres fournis par “vos confrères de la Brique”, journal politisé et anti-système bien connu, plutôt que sur des bilans et comptes de résultats fournis par l’association ou ses partenaires. Je note que curieusement, vous leur faites d’ailleurs beaucoup de publicité ces dernières semaines, car ils ont récemment, dans le cadre des élections municipales, publié des articles nuisant à mon épouse. On sent bien quelles sont vos intentions… “Médiacités ne parle jamais de la vie privé des gens” mais je suppose que vous feriez bien une petite exception.

Concernant l’appréciation sur la santé financière de notre association, je vous recommande plutôt de vous fier aux attestations et aux lettres d’analyses que le Commissaire aux Comptes présente chaque année au conseil d’administration de l’association. Vous y auriez lu qu’après avoir eu des difficultés financières, liées à un désengagement fort de la ville en 2012 (division par deux de la subvention annuelle), c’est par un acte également fort d’abandon de créance de loyers que me devait l’association, que ses fonds propres se sont redressés en 2018 et 2019. Il n’existe donc ni risque, ni délit. Là encore vous commentez sans enquêter. S’agissant d’un prétendu « délit de comblement de passif », il est tout simplement absent du code pénal.

11/ J.Trentesaux : La seule action directe que Martine Aubry reconnaît – et valorise – auprès de Mediacités, c’est l’exigence de réévaluation du prix de vente des lieux qu’elle a imposée aux époux Spillebout en 200​5​ . Le couple a en effet réalisé des travaux avant de devenir officiellement propriétaire de la Maison de la Photographie. Il a donc fallu en passer par une expertise judiciaire validée par le tribunal d’instance qui réévalue la vente à 67 265 euros contre les 51 588 euros prévus initialement. Cette réévaluation est contestée par Violette Spillebout, alors cheffe de cabinet du maire – une fonction beaucoup moins stratégique que directrice de cabinet. C’est le seul conflit ouvert, à notre connaissance, entre les deux femmes au sujet de la Maison de la photographie. Mais ce dossier hyper-sensible a créé un kyste, comme la suite de l’histoire va nous offrir la confirmation.

Je suis confus de devoir encore vous démontrer que tout est faux, et si c’est vraiment Martine Aubry qui vous dit ça, elle s’est moquée de vous. Beaucoup de choses dans votre article sont fausses et c’est facilement vérifiable. Ici c’est moins évident, c’est une version contre une autre, et une vraie enquête journalistique aurait confronté les deux versions, ce n’était pas le but ici, on l’a tous compris. Mais je vais quand même vous dire la vérité :

A aucun moment la réévaluation du prix de l’immeuble n’a été contesté ni par mon épouse ni par moi-même.

A aucun moment cela n’a été source de conflit, ni ouvert ni même fermé. Quand j’ai lancé avec les services de la Ville le projet d’acquisition du bâtiment en ruine de la rue Frémy, l’occupant depuis plusieurs années, l’ayant fortement rénové à mes frais, et fait valoir ma promesse de vente, Martine Aubry n’était pas au courant de ce dossier. Elle a été informée en cours de processus, que le mari de sa chef de cabinet de l’époque, louait un bâtiment à la ville et allait l’acheter. Assez naturellement, par prudence, elle a bloqué le dossier en attendant d’avoir toutes les explications. A aucun moment il n’y a eu un conflit. Nous avons bien compris que cela pouvait être un sujet sensible et caricaturé, et nous avons bien sûr accepté le choix du Maire de faire valider cette vente par le tribunal après une expertise judiciaire indépendante. Cette expertise a fait passer le prix initialement évalué par la mairie, tenant compte des travaux de rénovation déjà réalisés par mes soins, de 51 588 à 67 265€. Cela n’a traumatisé personne, et donc encore moins provoqué un conflit. C’était le juste prix, d’un bâtiment qui quand je l’ai récupéré était en ruine, sans eau, électricité ni égouts et voué à la démolition ! Il y en avait plein d’autres à l’époque dans Lille, il fallait juste avoir du courage et remonter ses manches. Je suis assez fier de tout ce que j’y ai fait, et tout le reste de ce que vous racontez, c’est juste n’importe quoi.

12/ Un autre épisode mérite qu’on s’y arrête. En ce mois de novembre 2017, Violette Spillebout se rend à l’hôtel de ville pour plaider ardemment – en l’absence de son mari – la cause de l’association dirigée par Olivier Spillebout devant les services culturels de la ville. Le dernier exercice de la structure est lourdement déficitaire (- 174 000 euros) et la collectivité entend arrêter les frais.

Ici l’erreur de chiffre est tellement énorme que je m’interroge à nouveau sur vos intentions : dans le compte de résultats de fin 2016, la structure est déficitaire très précisément de 12 444 euros ….soit 2% de son budget annuel et certainement pas de 174 000 euros comme vous l’écrivez.

Ce déficit s’inscrit dans un contexte où nous reculons cette année-là en autofinancement, et où Xavier Bertrand, défenseur de la culture et de la photographie a fléché d’importants financements sur son nouvel Institut pour la Photographie, en refusant d’accompagner le projet de la Maison de la Photographie.

Seul Jean-René Lecerf se souciera cette année-là de l’injustice qui pèse sur la structure, déjà la cible de Martine Aubry, qu’il défendra au conseil municipal de janvier 2018 et pour laquelle il apportera le soutien du Département à hauteur de 30 K€.

Effectivement, j’ai décidé en novembre de ne pas aller au rendez-vous fixé par la Directrice du service Culture. J’avais compris les intentions de Martine Aubry, suite à des échanges de courriers que je reproduis ​ci dessous​, et que vous aviez pourtant en votre possession. Je sentais se dessiner la future attaque du Maire, qui après nous avoir refusé le prêt du TriPostal pour l’exposition annuelle se préparait à retirer les subventions.

il y avait sur les deux premiers mandats de Martine Aubry un certains niveau d’échange intéressant, notamment avec Catherine Cullen, même si je n’étais pas toujours d’accord avec elle. Mais depuis 2014, Martine Aubry n’était entourée que d’exécutants qui ne connaissent pas les dossiers et ne sont jamais sur le terrain. L’opération de dénigrement de la Maison de la Photographie par ces élus était déjà lancée à cette époque, je suis un homme franc et direct, je ne me voyais pas assister à une réunion municipale avec les services sans risquer de sortir de mes gonds. C’est la raison pour laquelle c’est mon épouse, plus mesurée, qui en 2017 n’était plus depuis 4 ans agent municipal, y a représenté l’association.

Je ne vois pas, là encore, le mystère que vous semblez entretenir sur un temps d’échange technique qui ne revêt aucun intérêt réel dans notre histoire, sauf  à nouveau me dénigrer.

Olivier Spillebout

 

 

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