À Lille, la Maison de la photographie doute de son avenir
Installé à Lille depuis 2003, le lieu d’exposition voit d’un mauvais œil le futur « Institut pour la photographie » soutenu par la Maire, Martine Aubry, et Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de-France. Une inquiétude sur fond de rivalités politiques.
Le centre photographique créé en 2003 se sent menacé par le projet d’« Institut pour la photographie des Hauts-de-France » porté par la Ville et la Région qui ne sont pas du même bord politique. Dans le même temps, l’épouse du fondateur, longtemps proche de Martine Aubry, a rejoint LaRem.
Lille (Nord). Depuis le début de l’année, le torchon brûle entre, d’un côté, Olivier Spillebout, fondateur et directeur de la Maison de la photographie à Lille, et de l’autre, Martine Aubry, maire de la ville, et Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France. La presse régionale se fait régulièrement l’écho des déclarations des uns et des autres. Les dernières en date portent sur un communiqué de presse d’Olivier Spillebout daté du 17 octobre, le jour de l’ouverture d’un colloque organisé par l’« Institut pour la photographie », le projet imaginé par le président de Région en collaboration avec les Rencontres d’Arles et avec le soutien de la Métropole européenne de Lille, propriétaire du bâtiment en centre-ville. Le titre, « La Maison de la photographie demande à la Région de suspendre le projet d’Institut », donne la tonalité du texte arguant que « le comité d’experts n’a pas été consulté » et qu’« Arles à Lille n’est pas une bonne idée », ajoutant que « le projet actuel manque d’ambition et que la localisation à Lille est un mauvais choix ». Avant de conclure que « la méthode d’initiation de ce grand projet interroge largement ».
Interrogé, Olivier Spillebout ne mâche pas ses mots : « On est dans un dossier politique. Il y a une alliance politique entre Martine Aubry et Xavier Bertrand pour rayer la Maison de la photographie de la carte. On les dérange beaucoup. En début d’année Martine Aubry a supprimé la subvention de la Ville. » Un courrier de la Mairie daté du 5 janvier 2018 a rejeté effectivement la demande de 150 000 euros formulée par l’association au titre de son programme d’activités, ce compte tenu « de la situation d’endettement et d’insolvabilité persistante ». Depuis, « la guerre est déclarée », pour reprendre les termes d’Olivier Spillebout. Il fut pourtant un temps pas si lointain où le paysage politique lillois, voire régional, fut un grand soutien à ses initiatives. Article complet ici
Christine Coste, Journal des Arts du 21 novembre 2018