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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

1% DE PRIVILÉGIÉS DANS UNE ÉPOQUE D’INÉGALITÉ GLOBALE

Exposition du 5 juin au 31 juillet 2016

 

1% DE PRIVILÉGIÉS DANS UNE ÉPOQUE D’INÉGALITÉ GLOBALE

Ce projet a été inspiré en partie, par des conversations avec Daniel Brena (né en 1982, USA), directeur du Centro Fotográfico Manuel Á lvarez Bravo à Oaxaca, Mexique. Impossible d’ignorer l’inégalité de nos jours. Mon trajet matinal dans Manhattan me permet d’apercevoir aussi bien la pauvreté la plus épouvantable que la richesse la plus insolente. Tout le monde, des hommes d’affaires milliardaires au Pape, s’est prononcé contre cette situation aberrante.

Alors que nous pouvons penser que nous cernons la richesse par ce que nous voyons à la télévision et dans les médias, cela ne représente qu’une goutte d’eau. En 2014, l’athlète le mieux payé dans le monde, Floyd Mayweather, a gagné 105 millions de $. La même année, le directeur de fonds spéculatif le mieux payé dans le monde, Kenneth Griffin, a gagné 1,3 milliards de $. Pourtant Mayweather est mondialement connu, alors que pour la plupart des personnes Griffin est un illustre inconnu. Et tandis que nous pouvons penser que nous comprenons l’inégalité, en fait nous n’y sommes pas du tout. Les Américains, à qui l’école de commerce de Harvard a demandé combien gagnent les grands PDG par rapport aux salariés de base, répondaient en moyenne : peut-être un ratio de 30 pour 1. La réalité : 350 pour 1 !

Il y a une longue histoire de la photographie dénonçant la pauvreté, comme les photos de Jacob Riis des taudis de New York au 19e siècle ou celles des enfants sans abris de Seattle par Mary Ellen Mark. Mais les récentes décennies ont été témoin d’un boom dans la photographie qui frappe et met en doute le privilège. Tels Jim Goldberg « Rich and Poor » (Riche et pauvre) photographié à San Francisco, ou Lauren Greenfield « Kids + money » (Des enfants + l’argent) photographié à Los Angeles.

En organisant l’exposition « 1 % de privilégiés dans un Temps d’Inégalité Globale » j’ai essayé de rassembler les images qui analysent de diverses façons la richesse à l’échelle mondiale. La référence que j’avais pour mon projet était l’exposition de 1955 d’Edward Steichen « La Famille de l’Homme ». Organisée durant l’époque optimiste de l’après-guerre, il a présenté plus de 500 photos documentaires de personnes très différentes du monde entier, groupées sous des thèmes communs comme la famille, la religion et le travail. C’était un plaidoyer, selon Steichen, pour « l’unité essentielle de l’humanité ». Mais comme l’inégalité atteint des niveaux historiques, je trouve cette thèse moins adaptée.

Considérez, par exemple, que les 6 héritiers de la fortune de Walmart possèdent plus de richesse que le 42 % des Américains les plus pauvres. J’ai voulu répondre au projet de Steichen en trouvant des images sur des thèmes semblables, mais pris au royaume de la fortune. Tandis que « la Famille de l’Homme » était un étalage, un mélange divers et démocratique d’images par des photographes tant connus qu’inconnus, j’ai pris une approche différente, en accord avec l’esprit particulier de mon sujet. J’ai choisi un nombre restreint de photographies de belle facture, de moyen format et réalisées par certains des meilleurs photographes actuels. J’ai voulu emprunter la langue des privilégiés et l’utiliser pour observer et critiquer les privilégiés.

Certaines des images soulignent des points de richesse dans le monde, comme l’enseignement, le loisir et les services médicaux (en évitant les clichés comme les manteaux de fourrure et les jets privés). D’autres images sont prises en dehors du monde de 1 %, qui se regarde lui-même. Par exemple, une des images de Nina Berman montre une foule de gens pleins d’espoir dans une église en Amérique du Sud qui leur apprend que Jésus veut que nous soyons riches. Quelques images contiennent des juxtapositions de classe, comme la photo de Guillaume Bonn montrant des employés de maison dans un ménage Kényan riche. D’autres images sont plus abstraites, comme la photo de Sasha Bezzubov, d’un nuage de poussière d’or sur une route d’exploitation forestière au Gabon, qui évoque pour moi la nature éphémère de la richesse.

En mars 2015, le milliardaire investisseur de fonds propres Paul Tudor Jones II a publiquement déclaré que l’écart de fortune « ne peut pas durer et ne durera pas… Ça s’arrêtera. C’est le sens de l’histoire. Cela peut arriver généralement de trois manières : soit par la révolution, soit par des impôts plus élevés, soit par des guerres.»

Alors, qu’en sera-t-il ?
J’espère que ce projet va stimuler ce questionnement.

Myles Little – Responsable Photo Senior au Magazine TIME

 

En savoir plus

 

Exposition dans le cadre des Transphotographiques 2016

 

 

Ouvert jeudi et vendredi de 10h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 18h.
Attention : en raison d’événements privés, il est possible que la Maison de la Photographie soit fermée au public certains jours.
Merci de consulter notre site internet avant votre visite.

Tarifs :
Normal 5€
Réduit 3€ ( Carte étudiant, seniors + 65ans , demandeurs d’emplois, détenteurs de carte famille nombreuse )
Gratuit ( Enfants de – 8 ans, bénéficiaires du RSA, personnes à mobilité réduite + 1 accompagnant et lors du vernissage de l’exposition).

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