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Maison de la Photographie / Lille / Hauts-de-France
 

Nord Éclair : Coulisses des défilés Mini-Miss : ma fille, ma poupée

Coulisses des défilés Mini-Miss : ma fille, ma poupée

Jeudi soir, Marion Gronier a présenté sa série de portraits I am your fantasy lors d’un vernissage à la Maison de la Photographie. Dans les coulisses des défilés de Mini-Miss, elle interroge la relation mère-fille.

Des regards de mamans souvent tristes.  Et des visages de petites filles maquillées comme des voitures volées.

En pénétrant dans l’univers  des concours de Mini-Miss dans le Douaisis, la photographe Marion Gronier est allée saisir des instants de vérité à travers ces étranges relations mères-filles. Les ressemblances sont frappantes. Les mères vivent à travers leur progéniture ce qu’elles auraient voulu connaître. D’où le titre de l’expo : I’m your fantasy (Je suis ton fantasme).

« Je travail essentiellement le portrait, nous confie Marion Gronier, iconographe en free lance pour la presse et photographe. J’ai vraiment commencé la photo en 2005 en faisant trois voyages successifs en chine, en inde puis au Japon. Je suivais des troupes de théatre itinérantes et je photographiais les acteurs en coulisses. »

Marion Gronier n’est pas reporter. « Je ne fais pas de narration journalistique mais, même dans les portraits décontextualisés, le contexte du sujet transpire ». Notamment dans les 17 dyptiques accrochés sur les murs de la Maison de la Photo. Il n’est pas précisé que les images ont été réalisées en 2010 lors de concours de Mini-Miss dans les petites communes autour de Douai. Mais les photos parlent d’elles-mêmes. « Mon idée de départ était d’interroger la relation mère-fille. Il y a toute une histoire de projection derrière tout çà. J’ai aussi cherché à comprendre ce qui circulait, à souligner l’hérédité des visages et des attitudes. » Les binômes » ont été photographiés dans les coulisses. La seule consigne : ne pas sourire. Le résultat ? Une exposition pleine de mélancolie. « Je ne juge pas ces mères, dit Marion Gronier. C’est plutôt une critique sociale sur ce que la société propose comme idéal pour leurs filles ». C’est sobre, et çà suffit pour être clair. Dans quelques mois, la photographe installée à Paris repartira sur les routes. 3Je souhaite suivre des petits cirques itinérants, photographier les coulisses de ces spectacles faits de bric et de broc. Sans être grinçante. C’est plutôt émouvant et touchant. »

Laurie Moniez

Nord Éclair du 18 février 2012