Le festival touche les étoiles
Elles reviennent ! Après une année de disette, les Transphotographiques font un retour très remarqué, avec une centaine d’expositions en un mois sur le lien entre photo et cinéma.
Sixième art et demi ? En se plaçant entre la photographie et le cinéma, cette sixième édition des Transphotographiques fait un retour en force : devenue biennale par la force des choses, la manifestation nordiste a longuement préparé ce come-back fracassant. Entre le 10 mai et le 17 juin, cinq villes accueilleront une centaine d’expositions : portraits de stars, coulisses de tournages, photos de films… Difficile de faire le tour. Difficile pourtant, de ne pas citer les expos de Léo Mirkine, du studio Harcourt ou de Denis Rouvre. Des noms, des images surtout, à ne pas manquer.
Devant la presse, Olivier Spillebout, directeur du festival, n’a pas boudé son plaisir. À ses yeux, les Transphotos font désormais figure de « quatrième ou cinquième festival européen en matière de photographie. »
Les enfants d’Arles ?
Oubliée l’annulation du festival en 2006 faute de moyens ? En un an, le ton a donc bien changé. Grâce à Lucien Clergue, parrain de cette édition et fondateur du festival arlésien, qui qualifie les Trans d' »enfants d’Arles » ?
Grâce aux 400 000 euros apportés par la ville de Lille ? Sans doute : cette seule subvention recouvre le budget global de l’édition 2005… Le rayonnement du festival est à lui seul un motif de satisfaction : entre Lille, Roubaix, Lambersart, Courtrai et Valenciennes, l’événement joue à fond la carte frontalière. Et assoit sa volonté d’aller à la rencontre du public. Capitale régionale de la culture en 2007, Valenciennes accueillera les sublimes portraits d’acteur de Walter Carone, parmi d’autres expositions passionnantes.
Du grand écran à l’image fixe
Comme tout festival qui se respecte, les Transphotographiques auront leur In et leur OFF. Des poids lourds du cliché à la jeune garde européenne, la manifestation a choisi de n’oublier personne. On découvrira donc les tirages les plus glamour des Monroe, Hepburn, Mitchum ou Delon, mais aussi des créations contemporaines décalées. Pas moins de cinq commissaires ont mit la main à la pâte. « De la sélection de projets aux consignes d’accrochage des cadres ». précise Gabriel Bauret qui a, à lui seul, supervisé dix expositions.
Une liste de partenaires longue comme une pellicule 36 poses, d’imposants moyens, une fierté affichée : Les Transphotographiques poursuivent leur mue. L’accés libre à toutes les expos lui ajoute un pan social. Compatible avec la bobo attitude qui lui colle à la peau ? À voir. Il semble néanmoins que le plus beau reflet du 60ème festival de Cannes ne brillera pas dans la méditerranée, mais bien dans le Nord…
Benjamin Dhier, Nord Éclair du 4 mai 2007
