Exposition du 31 août au 8 octobre 2017
Vernissage le jeudi 31 août 2017 à 18h30
Up in the air – Rétrospective
PLAGES
De loin, la myriade de parasols, de serviettes de bain et de baigneurs saisie depuis le ciel ressemble à une toile impressionniste avec ses multiples tâches colorées. Ce n’est qu’en se rapprochant, aspiré par le pouvoir d’attraction de la photo, que l’on finit par reconnaitre les éléments familiers d’une journée à la mer. Ces photos grands formats nous invitent alors à une deuxième lecture et à s’immiscer dans la vie des acteurs.
Le travail d’Antoine Rose s’inscrit dans une approche artistique contemporaine minimaliste. L’artiste introduit une tension entre le réel et le virtuel, entre ce que l’on pense voir et ce que l’on voit, entre le visible et ce qui se cache.
En marge de la dimension esthétique, la lecture des œuvres nous plonge dans une dimension anthropologique et sociologique. Des personnages partageant des attitudes communes, s’exposant comme des “troupeaux hédonistes”. La quiétude des individus nageant, surfant ou simplement assis sur leur matelas de plage pourrait faire penser à un insectarium.
NIGHT
Manhattan, grandiose et spectaculaire, avec ses gratte-ciels tendus comme des poings vers le ciel et ses avenues tirées au cordeau, comme des veines ouvertes où coule la circulation incessante. Pour le commun des mortels, la mégapole grouillante s’apprécie la plupart du temps d’en bas, en levant la tête ou en regardant très loin devant soi, les yeux sur l’horizon. Ce n’est pas l’optique d’Antoine Rose, qui, pour sa série « Air Night », immortalise Manhattan en mode 100% vertical et nocturne. Le public découvre New York comme jamais auparavant, à pic au-dessus de l’Empire State Building, de Times Square ou du nouveau World Trade Center. La sensation est renversante. A 6000 pieds d’altitude (1800 mètres), la ville ressemble à un patchwork de lumières fluorescentes. L’observateur se trouve dans la peau du funambule en équilibre sur un fil invisible tendu au-dessus du vide. Le sol se dérobe sous nos pieds, le vertige nous guette.
JEUX D’HIVER
La série « Jeux d’hiver » est un ensemble de photos prises du ciel de la course de ski de Saint-Moritz et de la patinoire de Central Park. Dans « Entering the Hive », on aperçoit tout d’abord une large toile blanche griffée de rayures miniatures. En y regardant de plus près, on distingue des milliers de silhouettes, serrées les unes contre les autres, aussi minuscules que des insectes. La rétine devine des skis, puis des dossards. « Douze mille personnes participent à cette compétition, je voulais en montrer la démesure », explique l’auteur du travail. « Ce qui m’a toujours intéressé dans la série « Up in the Air », c’est l’abstraction. Il y a une double lecture : de loin et de près. A une certaine distance, le sujet est abstrait et minimaliste. Le fait d’adopter un cadrage complétement vertical, sans ciel, renforce cette abstraction. La prise de vue permet aussi une seconde lecture quand on se rapproche. L’image fourmille alors de détails, et on peut passer du temps à analyser l’humain ».
ANTOINE ROSE
Il y a de la magie dans l’œuvre du photographe belge Antoine Rose, qui nous fait perdre nos sens et nos repères en un simple clic. L’astuce de ses photos n’est pas cachée dans un tour de passe-passe mais dans un tour d’hélicoptère, à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol. En prestidigitateur funambule, le photographe s’extrait de la cabine de l’appareil en plein vol pour capturer des vues plongeantes à la verticale des scènes qui se déroulent sous ses pieds.
De loin, les tirages grand format d’Antoine Rose ressemblent à des toiles abstraites. Ce n’est qu’en se rapprochant, aspiré par le pouvoir d’attraction de la photo, que l’on finit par reconnaitre des éléments familiers.
Tout a commencé dans le garage de la maison familiale à Bruxelles, quand il était enfant. Son père y avait conservé un vieil agrandisseur, quelques agents chimiques périmés, et des manuels de photographie. “J’avais sept ou huit ans quand j’ai attrapé le virus de la photographie. Cette passion ne m’a plus quittée « . D’un naturel très curieux, il fait fi des cours pour se former lui-même à la photo, autant sur le plan technique que sur le volet artistique. Son deuxième amour a toujours été la mer et le vent, ce qui lui a donné l’occasion de devenir le photographe officiel de la coupe du monde de kitesurf. Le style Antoine Rose est né à l’occasion d’une des compétions, au dessus d’une plage de Copacabana, au Brésil, en 2002.
Il a fallu des années de travail pour mettre au point le savoir-faire de « Up in the Air », la série qui le fera connaître. « Photographier d’un hélicoptère, toutes portes enlevées entre 90 et 3500 mètres au dessus du niveau de la mer, avec des brises parfois fortes et obtenir des photos suffisamment nettes pour pouvoir être développées en plus de 3 mètres de large est un réel challenge,” explique celui qui se décrit comme un jusqu’au-boutiste.
Ces faux trompe-l’œil séduisent Emmanuel Fremin qui, en 2012, offre à l’artiste son premier solo show dans sa galerie New-Yorkaise. Sa carrière démarre de façon fulgurante. Depuis, ses photos font le tour du monde et figurent au sein de multiples collections privées. Antoine Rose est représenté par plusieurs galeries aux quatre coins du globe.
Aujourd’hui ses clichés sont convoités par les plus grandes marques de luxe mondiales. Le joaillier Tiffany’s & Co est tombé amoureux de la précision d’horloger et du sens du détail d’Antoine Rose. Ses œuvres ornent les murs de plusieurs enseignes Tiffany’s de Miami à Hong Kong en passant par Moscou. A New York, ses œuvres figurent au sein de la collection permanente du musée des arts et du design (MAD). Le groupe LVMH a aussi succombé à l’esthétique de l’artiste. Plusieurs photos aériennes des pistes de ski de la série « Jeux d’hiver » servent de décor à l’hôtel White 1921 de Courchevel, une des propriétés hôtelières du géant du luxe. Pour cette commande, Antoine Rose a collaboré avec l’équipe du célèbre architecte français Jean-Michel Wilmotte. Une pièce de deux mètres de large a également été acquise pour le White 1921 de Saint Tropez.
Une des dernières missions spéciales de ce photographe de l’air s’est déroulée à Atlanta, où il a photographié d’en haut le nouveau stade de l’équipe locale de football américain Falcons. A son inauguration en septembre, six clichés d’Antoine Rose seront suspendus dans l’entrée du stade, sponsorisé par Mercedes-Benz. Antoine Rose poursuit son exploration de notre planète et des terriens. « Le facteur humain dans son environnement est le trait d’union entre mes différentes séries”, résume l’artiste belge.
Stéphanie Fontenoy
Exposition réalisée en partenariat la galerie Emmanuel Fremin, New York
Horaires :
Ouvert du jeudi au dimanche de 11h à 18h.
Attention : en raison d’événements privés, il est possible que la Maison de la Photographie soit fermée au public certains jours.
Tarifs :
Normal 8€ / Réduit 5€ ( Carte étudiant, seniors + 65ans , demandeurs d’emplois, détenteurs de carte famille nombreuse )
Gratuit ( Enfants de – 8 ans, bénéficiaires du RSA, personnes à mobilité réduite + 1 accompagnant et lors du vernissage de l’exposition).